Avant même le 25 décembre, les Gendebien, Perin, Dermagne, Swennen et autres républicains réunionistes wallons exultaient d’allégresse : ‘Vader Noël’ a, via l’Office flamand du tourisme, exaucé leur vœu de voir les provinces du sud englobées, vite fait bien fait, dans l’Hexagone voisin. Certes, leurs quelques coreligionnaires bruxellois (ils sont beaucoup moins nombreux qu’au sud) étaient moins ravis de se retrouver gobés par le Vlaamse Leeuw, mais ‘Brussel vlaams’ est pourtant le prix à payer pour sortir une fois pour toutes de notre balkanisation larvée : vaut mieux ça, murmure-t-on au sud comme au nord, que Sarajevo et les autres enclaves baignées dans le sang…
« On a rarement vu un aussi beau lapsus freudien graphique », a ironisé un ministre wallon (PS, donc obligé de garder l’anonymat). On ne fera croire à personne que la pub flamande à New York procédait d’une erreur du dessinateur-prolo sur qui certains faux-culs ont tenté de faire retomber la ‘faute’ : la vlaamse carte des États-(dés)Unis de Belgique ressemble pile poil à ce à quoi sont résignés, depuis belle lurette, une grosse minorité des Wallons (il n’y a que les supporters de foot qui renâclent encore un peu) et surtout à ce qu’attendent, avec fébrilité, une immense majorité des Flamands pour qui c’est même déjà une réalité psychanalytique.
Il n’y a plus que la famille Cobourg, avec leurs vassaux ou serfs « brusselaires », et Elio Di Rupo (par tactique, pas par conviction !) qui prêtent encore un quelconque destin à la belgitude…