Le Programme de stabilité de la Belgique recalé - 21 juin 2009
La Commission européenne s’apprête à rendre un avis négatif sur le Programme de stabilité de la Belgique, jugé trop optimiste. Le gouvernement devra dès lors revoir sa copie. Le contrôle budgétaire de juillet s’annonce explosif.
Recalé. C’est le verdict que les instances européennes signifieront au gouvernement belge mercredi prochain lors de l’évaluation du Programme de stabilité de notre pays portant sur la période 2009-2013. Les hypothèses de base qui ont présidé à la confection de ce Programme de stabilité sont certes basées sur l’avis demandé au Conseil supérieur des Finances et tiennent compte du plan de relance décidé par le gouvernement le 11 décembre 2008. Mais depuis 6 mois, la situation conjoncturelle, qui n’était déjà pas très encourageante, s’est encore dégradée.
Dans le Programme de stabilité, il est question d’une contraction de l’économie de -1,9% en 2009 et de +0,6% en 2010. Or dans ses dernières prévisions, la Banque nationale annonce un recul du PIB de -3,5% cette année et de -0,2% l’an prochain. Impossible dans ces conditions de tenir la trajectoire budgétaire annoncée. L’actuel Programme de stabilité prévoit un déficit de 3,5% du PIB en 2009 et de 4% en 2010. La Banque nationale avance pour sa part un déficit de 5,5% cette année et de 6% l’an prochain.
Cette différence de 2% du PIB représente environ 7 milliards d’euros, un montant que le gouvernement devra impérativement trouver lors du contrôle budgétaire prévu en juillet ou au plus tard pour la confection du budget 2010.
Un ajustement qui risque de s’avérer extrêmement douloureux pour les acteurs socio-économiques et de mettre à mal la cohésion de la majorité.
La sévérité des instances européennes se justifie d’autant plus que la dette publique de la Belgique reste nettement supérieure à la moyenne européenne.
En 2007, l’endettement de la Belgique était descendu à 84% du PIB (contre 66% en moyenne dans la zone euro). Pour 2010, la dette risque de passer brutalement à 103% (contre 83% pour la zone euro).
Sources : De Tijd et L’Echo
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