Une révolution flamande jusqu’à présent tranquille est en marche et plus rien ne l’arrêtera. La société civile flamande le prouve à chaque élection, elle est devenue aussi radicale que sa superstructure politique. La Flandre n’aime plus la Belgique et n’a plus de projet pour l’Etat belge.
Le CD&V n’a-t-il pas pris un jour comme slogan « Een vlaamse Staat in Europa » (« Un Etat flamand dans l’Europe ») ?
Oui, une révolution flamande arrogante et sûre de son bon droit, aussi butée et déterminée que le nationalisme slovaque des années 1990, est entrée dans une phase irréversible. Tout gouvernement belge qui surviendrait – dans six mois ou dans deux ans – serait immanquablement impuissant et besogneux, voué à la seule prolongation des affaires courantes.
Les Wallons et les Bruxellois doivent cesser de pratiquer un aveuglement collectif encouragé par certains médias qui ne pourra, au mieux, que retarder les échéances. Il faut, aujourd’hui, se préparer clairement et publiquement au divorce à l’amiable, calculer les partages des actifs et des passifs, internationaliser les deux aspects les plus délicats de la succession d’Etat, à savoir la question des frontières et celle des minorités respectives, envoyer une délégation à Paris afin d’y entamer, pendant la phase de prolongation des affaires courantes qui suivra le 25 mai 2014, le processus qui conduira à notre retour à la République française.
Poursuivre les négociations belgo-belges signifiera inévitablement un insupportable enlisement.
Laurent Brogniet
Président du R.W.F.