Alain Gerlache, ancien conseiller de Verhofstadt et ex-directeur à la RTBF collabore régulièrement à un podcast unitariste avec Ivan De Vadder, un journaliste flamingant de la VRT. Lors de l’une de ses dernières interventions, à l’Université de Gand, qui portait sur l’identité wallonne, il a fait fort. Il n’y a quasi pas évoqué le mouvement wallon qui part de Jules Destrée à André Renard, sans oublier le Rassemblement Wallon. Mais en fin de débat, il a affirmé sans rire que les Wallons ont des racines germaniques et qu’ils sont plus proches des Flamands que des Français !
Voici les chiffres de l’IWEPS fin 2013
(on peut supposer que la tendance s’est renforcée depuis lors) :
64 % des Wallons se sentent différents des Flamands.
C’est le résultat marquant d’une nouvelle enquête de l’Iweps intitulée « Identité wallonne », l’Institut wallon de l’évaluation de la prospective et de la statistique : en cause la présentation de son Baromètre social de Wallonie (BSW) réalisé à la demande du gouvernement wallon. Les dernières enquêtes avaient eu lieu en 2003 et 2007.
Le sentiment d’identification à la Wallonie est très stable depuis 2007 puisque 64 % des citoyens déclarent se sentir souvent – voire tout le temps – wallons contre 61 % en 2007. Mais pour des raisons très subjectives et non politiques : l’hospitalité wallonne, la tolérance, l’ouverture, l’indépendance et la solidarité, la nature préservée, etc. L’identité wallonne (seulement 14 %) arrive en troisième position sans raison particulière (sic). On pourrait en conclure qu’il n’y a pas de nation wallonne puisque l’on reste dans le secteur de l’amour du terroir (« Heimat » en allemand). Ce qui n’est pas critiquable en soi.
Pour ce qui concerne leurs voisins (Pays-Bas, Allemagne, etc.), les Bruxellois et les Français sont perçus par les Wallons comme étant les moins différents.
Quid des Flamands ? Les Wallons se sentent différents des Flamands à raison de 41 % en 2007 et de… 64 % en 2012 ! Des chiffres qui semblent confirmer l’écart qui se creuse entre les deux grandes Communautés du pays puisqu’en 5 ans la proportion a augmenté de 50%.
Pour la comparaison, il serait utile de poser aujourd’hui la même question aux deux communautés d’un pays en voie d’évaporation et en proie au mépris d’une certaine Flandre.