La RTBF programme depuis le 20 décembre dernier une nouvelle émission de téléréalité intitulée The Voice Belgique, dont l’objectif est de dénicher les nouveaux talents de la variété en Belgique francophone.
Le concept de l’émission a été acheté par la Communauté française, pardon, la Fédération Wallonie-Bruxelles-Enzovoort ! à la célèbre société privée néerlandaise Endemol (Loft Story, La nouvelle Star, Secret Story, Star Academy, Fear-Factor, etc).
Cette émission est produite et réalisée par la RTBF à Liège. La chaîne d’Etat propose à ses téléspectateurs de rejoindre les « bus chantant à Mons et Charleroi, Namur, et Liège… habillés aux couleurs de The Voice Belgique. Le gagnant francophone sera sacré « Meilleure Voix de Belgique ».
De l’autre côté de la frontière, VTM, l’équivalent de RTL, produit sa propre émission de téléréalité musicale sur la base d’un concept jumeau. Mais voilà, ce concours s’intitule là-bas The Voice van Vlaanderen (La voix de la Flandre).
Pendant ce temps, la RTBF offre une large tribune à la Flandre dans un fourre-tout appelé Quai des Belges/Vlaamse Kaai et diffusé sur la chaîne européenne ARTE. Bien évidemment, sans réciprocité de ses voisins du Nord. Enfin, Thomas Van Hamme, transfuge à RTL (« l’argent n’a pas d’odeur, mais pas d’odeur vous monte au nez », chantait Jacques Brel), va lancer une émission intitulée J’aime mon pays.
On le comprend, il faut tout faire pour sauver Elio, l’unilingue à vie.
C’est le moment de dire que le R.W.F. aime aussi sa Région (et non l’Etat belge). Une différence avec de nombreux Belgicains ? La plupart de nos dirigeants respectent la langue néerlandaise pour l’avoir apprise, ils connaissent l’Histoire confisquée de leur « pays ». De même, ils savent rendre hommage à ceux qui ont porté le flambeau de la Wallonie aux quatre coins du monde.
Enfin, le R.W.F. résiste à l’idée que le mot « Wallonie » soit à jamais la rime riche de « colonie ».
Il est persuadé que, contrairement à la Flandre qui a fait, à tort ou à raison, une grande croix sur la culture française – savez-vous qu’il est interdit de subsidier une bibliothèque francophone dans la périphérie de Bruxelles ? -, le seul pays qui apprécie véritablement nos talents à leur juste valeur, c’est la France et non le système belge soumis à la Flandre.