Les Diables rouges aident à souder la Belgique si l’on « se base sur une forme de patriotisme qui est plus affective et émotionnelle. Il y a un besoin de sentiment de fierté et d’appartenance à une certaine réussite, comme c’est le cas des Diables rouges ou du Prix Nobel de physique. Il y a aussi un sentiment d’appartenance à la monarchie avec le roi Philippe. »
Cet engouement « peut retomber très vite, puisque cela touche le cerveau émotionnel qui a tendance à oublier les choses quand cela échoue. Dans les années ’86-87’, on était Belge quand Sandra Kim gagnait à l’Eurovision, et que les Diables rouges brillaient au Mondial. Depuis lors c’était retombé et il n’y avait plus personne dans les stades« , poursuit Michel Hermans.
Mais le sentiment de fierté « n’a pas permis à la Belgique de se réunifier. Le vrai ciment de la Belgique c’est le statut de Bruxelles comme tel, et la dette belge » (sic) insiste Michel Hermans. Il n’y aura pas d’impact de l’engouement pour l’équipe nationale de football sur le score électoral de la N-VA, pense-t-il. La compétition au Brésil se déroulera après le scrutin de 2014, d’ailleurs. « En revanche, si la sixième réforme de l’État est bien mise en place et convient à la majorité des Flamands, cela pourrait mettre de l’huile dans les rouages d’un État belge, avec un sentiment d’appartenance ». (note du R.W.F. : la 6ème réforme de l’Etat sera appliquée en janvier 2015, histoire de tromper les électeurs).
Il tient aussi à rappeler que l’engouement a été surtout bâti autour d’une opération de marketing orchestrée par l’Union belge de football : « La Belgique c’est une marque. A New York on parle de la « belgian beer », du « belgian chocolate » ; et on ne sait pas finalement que la Belgique est un État. »
« Il y a un côté politique au football en tant que tel. C’est le sport le plus populaire au monde et le football est généralement utilisé lorsqu’il y a un traité de paix, comme en Bosnie par exemple » conclut Miche Hermans.
Conclusion du R.W.F. : on se souvient que les médias aux mains des partis autoritaires dans les années trente (Jeux olympiques de 1936) et des États communistes comme la RDA instrumentalisaient le sport de la même façon avec pour finalité le maintien du régime en place et la docilité de la population.
Pour son impertinence, M. Hermans ne sera plus interviewé pendant un an.
Photo : Di Rupo ou l’ubiquité d’un clown