Sergio Herman (photo), un créateur gastronomique flamand, a ouvert un nouveau restaurant à Anvers dans la chapelle désaffectée d’un ancien hôpital militaire. Le naïf, il en existe encore en Flandre ! avait tout naturellement pensé le baptiser « La Chapelle ». Il s’appellera finalement « The Jane ».
En effet, on lui avait vivement fait comprendre qu’une enseigne en français n’était pas la bienvenue dans la véritable capitale de la Flandre. Amusant dans la mesure où l’équivalent néerlandais, de Kapel, possède une étymologie latine via le français. Rappelons ici qu’une large majorité du vocabulaire anglais provient de l’anglo-normand, du français et du latin. Il n’y a donc aucune raison de ne pas privilégier l’anglais dans le secteur de l’enseignement de la Communauté française et de ne pas l’utiliser davantage pour communiquer au quotidien avec nos « beste vrienden ».
Tout le monde y gagnera surtout lorsque l’on sait que le flamand truffé de tournures dialectales et à l’accent le plus divers n’est plus compris dès Amsterdam et que le francophone qui aura fait l’effort d’apprendre le néerlandais (l’ABN) devra y parler la langue de Shakespeare pour se faire comprendre (les Néerlandais passent automatiquement à l’anglais avec les touristes étrangers).
Le R.W.F. est d’avis que l’anglais doit devenir la langue de communication entre jeunes francophones et Flamands. L’apprentissage du néerlandais est devenu inutile pour des francophones rejetés par une majorité de la Flandre politique, voire d’une catégorie importante de la population.
Enfin, il est piquant de constater que des familles francophones, sous la pression des événements politiques, c’est-à-dire la percée du nationalisme flamand, s’imaginent tout d’un coup qu’il est urgent d’apprendre le flamand, la langue de la majorité du pays.
Nous leur disons : trop tard, mille fois trop tard ! La messe est dite, les travaux sont clôturés.
La Flandre a déjà effectué son choix : l’anglais, et non le français, comme seconde langue de communication.