L’ex-sénateur et analyste politique de VTM, l’équivalent de RTL, Pol Van Den Driessche, tirera la liste de la N-VA à Bruges lors des élections communales en octobre 2012. Il s’agit d’un gros poisson, « een vette vis » (aussi appétissant d’un point de vue électoral que la vedette de la VRT, Sigfried Braecke, qui a rejoint le parti de Bart De Wever en 2010) dans la mesure où Van Den Driessche est une autorité intellectuelle dans une Flandre largement (et c’est une litote) plus politisée que la Wallonie. Il est vrai que le Flamand moyen n’est pas obligé de subir le lavage de cerveau organisé par nos médias francophones, ce qui donne de l’espace à la réflexion sans dogme ni préjugé et au débat d’idées dans la tradition des Lumières.
De 1983 à 1988, Pol Van Den Driessche a siégé au Conseil communal de la ville de Bruges sous les couleurs de la Volksunie. En 2007, il était revenu en politique en endossant cette fois-ci le maillot du CD&V au Sénat (en cartel avec la N-VA). En 2010, il n’avait pas été réélu, suite à la déconfiture du parti catholique flamand privé de la N-VA.
Une bonne nouvelle : Van Den Driessche remplacera l’infâme Jean-Marie Bogaert, l’échevin du Tourisme de Bruges, qui avait osé défendre publiquement l’hommage au Léon Degrelle wallon, Joris Van Severen à Bruges en mai 2011.
Pendant ce temps, Yves Desmet, rédacteur en chef du quotidien socialiste De Morgen, se moque gentiment du fait que M. Di Rupo a cru faire allégeance à la Flandre en entamant en néerlandais devant un public liégeois (sic) son discours d’hommage aux victimes de la tragédie de la semaine passée.
Que dirait-on en Flandre si un Premier Ministre flamand parlait d’abord en français en Flandre lors d’un événement qui a ému toute une ville, comme l’affaire Kim De Gelder à Dendermonde ? La langue de l’émotion et du recueillement est évidemment celle de la population qui a vécu le drame dans son coeur… Rien n’empêchait M. Di Rupo de dire à la fin de son discours quelques mots en néerlandais, voire en allemand, pour exprimer la solidarité du pays tout entier !
Plus qu’une erreur, il s’agit dans ce cas d’un symbole inquiétant.