Les médias francophones belges ont montré le côté violent des manifestations opposées au « mariage pour tous » en France.
C’est pour mieux masquer le musellement des débats publics chez nous. Aucune émission d’échanges d’idées en Belgique francophone, aucune manifestation coordonnée, aucun intellectuel intervenant dans le débat politique ou sociétal sur les mêmes dossiers. Il faut y ajouter l’absence d’un contre-pouvoir médiatique : pas de Guignols de l’Info, pas de Mediapart, pas de Canard enchaîné, pas de Charlie Hebdo, pas d’invité dérangeant à RTL et à la RTBF, aucun débat politique entre les ténors de Flandre et de Wallonie, pas de blogueur antisystème, peu d’altermedias, pas de contestation dans le monde artistique (ex. rap, rock alternatif français), pas d’humoriste dérangeant (à part André Lamy), etc. La boucle est bouclée.
C’est grande misère au royaume de Belgique par rapport à la République !
Voici l’avis de l’évêque de Liège, Aloys Joosten (bientôt à la retraite) sur cette question sensible :
« Il faut reconnaître qu’en France s’est déroulé un vrai débat de société, à la fois vigoureux et profond, même si cette loi controversée a finalement été adoptée.
En Belgique, nous n’avons pas, nous chrétiens, les forces nécessaires pour éveiller les consciences.
En revanche, les milieux socialistes et libéraux, largement non-chrétiens, voire anti-chrétiens, parviennent, quand ils ont le pouvoir ensemble, à affirmer leur idéologie ; ils ont fait passer sans remous les lois sur l’euthanasie, le mariage homo, l’adoption d’enfants par des couples gay…
Quand l’ancien président d’Ecolo, Jean-Michel Javaux, a révélé sa foi chrétienne, ses propos n’ont pas été très bien accueillis dans son propre parti !
En constatant tout cela, je me dis que la Belgique est vraiment un pays particulier. »
Magnette et Pirette : même combat !
Source : Le Vif du 10 mai 2013