Vincent de Coorebyter quitte le CRISP pour une chaire de philosophie sociale à l’ULB.
Il a accordé un long entretien au quotidien financier L’Écho de ce samedi.
La fin de celle-ci est particulièrement intéressante : dans le cas où la N-VA ne serait pas incontournable en mai 2014, le gouvernement Di Rupo continuerait avec les mêmes collaborateurs flamands jusqu’en 2019, histoire de mettre en œuvre tranquille peinard la sixième réforme de l’État.
Une législature de pause, avant quoi ? La préparation d’une dislocation de l’État ?
Pas forcément. Dans le monde politique et surtout économique, les thèses séparatistes ont reflué en Flandre par comparaison avec le milieu des années 2000, Ce reflux est dû au fait que la Flandre a pris conscience de sa dépendance économique à l’égard de Bruxelles (note du R.W.F. : la majorité des Flamands se contenterait bien d’une Belgique « coquille vide », d’un Etat fédéral en peau de chargin dominé par la Flandre).
La stratégie a changé : augmenter encore le pouvoir de décision flamand au sein de l’État belge.
Ce n’est pas neuf…
Non, mais le danger serait donc d’une autre nature. Si la Flandre gagne encore en richesse tout en flamandisant l’État belge, le vecteur principal de déstabilisation de la Belgique pourrait être du côté des… francophones. A un moment, ne parvenant pas à rééquilibrer les forces, ils pourraient être, eux, tentés d’en finir avec la Belgique. Parce qu’ils s’y sentiraient dominés d’une manière inacceptable. C’est une pure hypothèse bien sûr.
Dans la même édition, L’Écho tente péniblement de nous faire croire que la Wallonie est le nouvel Eldorado et que la Flandre est en complète débandade. Malheureusement, les chiffres d’Eurostat ne plaident pas en faveur de la Wallonie.
Plus de 30 points d’écart séparent la Flandre de la Wallonie au niveau du PIB (SPA ou pouvoir d’achat effectif).
Aucune région de France métropolitaine ne se situe à un niveau aussi bas et le PIB du Hainaut, le fief de M. Di Rupo, est catastrophique pour une province du Nord de l’Europe.
Et rien ne dit que, dans le contexte de crise financière et économique, le patronat flamand ne conclue prochainement que l’État belge lui coûte cher.
Très cher.
La cruauté des chiffres d’Eurostat : région par région, province par province…