Paul Magnette, le Président potiche du PS, vient de sortir « Le monde à l’envers, chroniques pour une sortie de crise » (Luc Pire, 2013), une compilation de ses chroniques. Pour Magnette, de par leurs traditions communes avec les Flamands, les Wallons seraient des Flamands du Sud. Après tout, un autre homme politique célèbre avait bien sorti que les Wallons étaient des Germains qui parlaient le français…
Extrait révélateur intitulé « Nous, les Flamands du Sud » (sic) :
« Quand on cherche à comprendre ce qui fait la singularité d’une communauté, son « génie » ou son « caractère commun » comme l’on disait autrefois, le plus simple est encore de se plonger dans l’un ou l’autre grand roman « national », l’un de ces romans dans lequel l’auteur a su capter, à travers mille petits détails, la tournure propre de son peuple. »
Et Magnette de citer deux œuvres d’auteurs flamands : La merditude des choses de Dimitri Verhulst et La langue de ma mère de Tom Lanoye. Des ouvrages à peu près non lus en Wallonie.
« Chez Lanoye comme chez Verhulst, on se moque de l’autorité des politiques, de l’Église.[,,,]
On décrit la méfiance à l’égard du progrès, de la nouveauté, des grandes villes, des étrangers, de tout ce qui bouscule les habitudes, mais sans élan réactionnaire et sans passion conservatrice. [,,,]
Le corps est partout, sans fausse pudeur. On se touche et on se frotte, on pète et on rote, on constate sans dégoût l’effet de l’âge et des excès sur le corps des autres et le sien. L’argent aussi est partout, qu’il manque ou qu’il afflue, et l’on en parle aussi naturellement que l’on parle des corps, de leurs plaisirs et de leurs pannes.
Les personnages de Verhulst et de Lanoye sont, jusqu’à la caricature, dans la grande lignée du baroque flamand. Truculents et portés sans réserve sur les plaisirs de la chère.
Frondeurs et rieurs. Fascinés par les « petits plaisirs » qui font tout le sel de l’existence, la bière et les charcuteries, le cyclisme, la colombophilie, le jardinage et le théâtre amateur [,,,]
Ils sont, à cet égard, très singuliers, très différents des personnages que l’on rencontre dans d’autres traditions nationales [,,,]
On ne trouve nulle nulle part chez nos voisins la même combinaison de goûts et d’habitudes. Sauf n’en déplaise aux puristes de la communauté de langue, dans cette autre partie mentale et si lointaine qu’est le sud de la Belgique.
Nous, Wallons et Bruxellois, avons des familles qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles de Verhulst et de Lanoye, et c’est sans doute pour cela que nous nous sentons comme chez nous dans cet univers flamand et pourtant si semblable.
(note : Magnette devrait s’installer à Aalst/Alost !)
Autre extrait révélateur : « J’ai même dîné, un soir, dans un « Belgian Café », version noir-jaune-rouge du mondialement célèbre Irish pub. Et nos commensaux, Belges ou pas, semblaient parfaitement heureux de dîner de moules frites arrosées de Stella dans un décor de bistrot marollien des années cinquante perdu dans un hôtel du désert qatari. En fin de soirée, l’un d’entre eux musardait même une légère Brabançonne. Il est curieux, ce pays que l’on aime d’autant plus que l’on s’en éloigne. Mais à bien y réfléchir, dans un monde où les « identités chaudes » sont à nouveau à la mode, le patriotisme bien tempéré des Belges n’est pas sans charme. »
Conclusions du R.W.F après la lecture de ces textes hallucinants : que font encore les régionalistes wallons dans le parti du crypto-flamand Paul Magnette ?
Les Beste Vrienden de M. Magnette en action
Source : Le Vif – 25 avril 2013