Ceux qui espéraient dans une niaise béatitude que Bart De Wever était complétement isolé en Flandre se sont trompés sur toute la ligne. Par sa capacité d’analyse politique hors du commun, sa fausse bonhomie et sa faculté naturelle d’incarner le Flamand moyen, qui soit dit en passant est très politisé, notre Bart est largement apprécié : de l’extrême droite à la gauche flamandes.
L’observateur l’aura encore constaté aujourd’hui en parcourant le Laatste Nieuws, le quotidien le plus populaire de Flandre. Johan Vande Lanotte vient de sortir un livre qui raconte par le menu la plus longue crise de l’Histoire contemporaine de la Belgique (après la Question royale). Et qui choisit-il pour écrire la préface ? Bart De Wever. C’est un peu comme si Philippe de Villiers préfaçait un ouvrage de François Hollande. En principe, et seulement en principe, la N-VA, au repli identitaire, et les socialistes flamands, qui ont une vocation de solidarité entre les peuples, se trouvent à l’opposé de l’échiquier politique. Mais il faut croire que les hommes politiques flamands, au-delà de leurs divergences et dans l’intérêt de la nation flamande en construction, se rencontrent de façon régulière dans les restaurants d’Anvers. Ou d’Ostende, serait-on tenté de dire en pensant à Vande Lanotte… Au fil du temps, Bart le nationaliste est donc devenu un ami intime de Johan le socialiste bon teint. C’est une preuve supplémentaire de la capacité de séduire de Bart De Wever alors que les médias francophones se plaisent à le présenter comme un gros lourd.
Autre fait révélateur glané dans l’actualité récente : Grimbergen appelle à dénoncer les commerçants qui accueillent leurs clients en français. Pour ceux qui feignent de croire que la Belgique est « pacifiée », c’est encore raté !
Et pour les autres, à moins que ce ne soit les mêmes, qui pensent que les Flamands nous respectent mieux que les « méchants » Français, il convient de constater que le Comité de Direction de Dexia Banque Belgique dirigé par Alfred Bouckart sera composé de 8 Flamands sur 9 !
Visiblement, les couleurs jaune et noir de la guêpe sont plus unies que celles du papillon éphémère.
Ce qui n’est jamais un bon signal pour les Wallons…