La classe Technologie et Société de l’Académie Royale a coopté Paul Magnette.
On ne voit pas très bien ce que le pseudo-socialiste Paul Magnette vient faire en cette galère gouvernée par le cuistre Hervé Hasquin.
Le club, il faut bien l’appeler ainsi, est profondément élitiste, ce qui aurait dû conduire à la prudence de rigueur tout ami du peuple. Mais Magnette n’est pas proche du peuple. Il l’évite autant que faire se peut.
Comment Magnette a-t-il été coopté ? « Se déclarer serait la meilleure manière de ne jamais en faire partie », déclare Hervé Hasquin, secrétaire perpétuel de l’Académie royale, dont la notoriété d’historien (circonscrite à la Belgique) a été en partie gagnée à la sueur du front de ses étudiants de l’ULB.
Le reste est digne d’un conclave papal. On le verra, ces messieurs ne se mouchent pas du pied.
« Tout académicien a un jour été suggéré au moins par deux « parrains », son nom, soumis aux votes secrets des membres, et élu à la majorité simple. Ainsi, Paul Magnette : quatre « élèves » de la classe – Jean-Pierre Hansen, Xavier Dieux, Benoît Frydman et Bruno Colmant –, ont proposé sa candidature en janvier. « Tout membre reçoit un jour une lettre lui annonçant sa nomination. Mais, cette fois, nous avons fait une « entorse » à la règle et nous nous sommes assurés que Paul Magnette était intéressé », se contente d’expliquer ce membre. Comme pour les autres candidats, son nom est soumis à un premier vote à bulletins secrets, et à huis clos. On y débat de l’opportunité des candidatures potentielles. Puis, il y a un second tour, toujours à bulletins secrets, d’où sortent les membres élus. « Par deux fois, Paul Magnette est arrivé en tête des votes », déclare un membre. Résultat : le président du PS a recueilli deux tiers des voix. »
« Les académiciens sont choisis sur la base de leurs compétences intellectuelles. Par leurs travaux ou leur investissement, ils sont considérés comme exceptionnels et méritent d’être distingués » (sic), indique Grégory Van Aelbrouck, collaborateur scientifique à l’Académie royale. « Rares sont ceux qui n’ont pas d’activités académiques, poursuit un membre. Il faut un CV académique béton et être un acteur important. »
Notre commentaire de ce qui précède : « Eigen lof stinkt », comme on dit en néerlandais. « L’éloge de soi-même est puant. »
Voici la crème des cadres du capitalisme et des collaborateurs zélés du régime particratique belge que Paul Magnette aura l’immense honneur de côtoyer (enfin, quand il ne sera pas absent sous un quelconque prétexte !).
La classe Technologie et Société de l’Académie compte cinquante membres, scientifiques, économistes, sociologues, avocats, parmi lesquels : Guy Quaden, ex-Banque nationale ; Jean-Marie Cremer, président du bureau d’ingénierie Greisch ; l’avocat d’affaires Xavier Dieux ; Léopold Demiddeleer, directeur de recherche chez Solvay ; Luc Chefneux, directeur de recherche et de développement chez ArcelorMittal Wallonie ; Yves Jongen, directeur d’IBA et président de MecaTech (l’un des cinq pôles de compétitivité wallons) ; Yvan Larondelle, vice-président du pôle Wagralim ; l’anthropologue et ex-recteur de l’ULB Pierre de Maret ; le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele de Strihou ; l’économiste André Sapir ; Benoît Frydman, juriste ; Bruno Colmant, professeur d’université, ex-président dela Boursede Bruxelles, ex-Fortis, ex-Ageas et directeur chez Roland Berger ; Jean-Pierre Hansen, de GDF Suez ; Christian Jourquin, ex-CEO de Solvay ; l’homme d’affaires Laurent Minguet, actif dans le développement durable ; Jean Stephenne, ex-CEO GSK Biologicals ; Jean-Claude Vandenbosch, ex-Getronics et ex-n°2 de Belgacom.
La classe compte sept femmes (note : bel exemple d’égalité homme-femme !), dont Véronique Cabiaux, scientifique reconnue, directrice de l’Agence de stimulation technologique, Isabelle Cassiers, professeur et chercheuse FNRS, et l’avocate et professeure Carine Doutrelepont (ex-collaboratrice de Di Rupo)..
Côté politique, Philippe Maystadt, ministre d’Etat et ex-président de la BEI, Jean-Pol Poncelet, ex-ministre de la Défense et de l’Energie, directeur chez Areva (industrie nucléaire).
Signalons la présence de Robert Halleux, membre du PTB, le parti thuriféraire de la dictature chinoise et sympathisant de la Corée du Nord.
Paul Magnette aurait été choisi parce qu’il possède « un CV académique incomparable, brillant, notamment au regard de son âge. » Ah, toujours ce jeunisme bien à la mode.
Les grands élus du club créé de toutes pièces par Hervé Hasquin sont invités à assister à des conférences évidemment « géniales ».
L’intérêt du machin autoproclamé d’utilité universelle ?
« Jouir d’une reconnaissance sociale et académique, accéder à des univers décloisonnés qui donnent les clés pour comprendre la société. »
La conclusion de Modeste Hasquin ? :
« C’est la plus haute distinction honorifique, à l’image du titre de ministre d’Etat. «
La grand-messe d’Hervé Hasquin est dite ! Circulez, manants, il n’y a rien à voir.
Source : Le Vif du 14 mars 2013