La dénonciation du déclin français est systématique. Pourtant la réalité est bien plus nuancée que cela. Elle est même parfois positive. C’est ce que dit Philippe Askenazy, chercheur au CNRS dans un article publié par Marianne du 2 mars, un hebdomadaire qui est pourtant loin d’être le dernier magazine à décrire la France comme la Rome du 5ème siècle.
« Comment comprendre que le France bashing (en français, le « dénigrement de la France ») fasse ainsi florès. Incompétence ? Probablement pas. Le choix des thèmes de ce dénigrement n’est pas neutre. Ces critiques, la plupart économiques, ne proposent au bout du diagnostic tronqué que des prescriptions libérales ou néolibérales. Un premier terreau provinent du basculement de la droite et d’une partie de la gauche vers, justement, l’idéologie libérale. Ce basculement s’accompagne de l’importation de la méthode anglo-saxonne dite de l’éreintement. […]
L’exemple le plus frappant concerne le classement de Shanghai des universités.
Ceux qui osent souligner l’imperfection de ces classements sont traités de mauvais joueurs. Et l’on s’attriste de voir, en 2012, notre première université classée 37ème au plan mondial. Or, ce classement est excellent ! En effet, la méthode d’évaluation du palmarès de Shangai favorise les modes d’organisation anglo-saxons. Du coup, les États-Unis et la Grande-Bretagne trustent les premières places.
Si l’on se restreint à un monde plus comparable – l’Europe continentale – , on ne trouve que cinq universités parmi les 50 premières mondiales : une suisse, une suédoise, une danoise et deux françaises (Orsay et Pierre-et-Marie-Curie). Aucune université allemande, aucune italienne, aucune espagnole. Pourtant, ce n’est pas un drame outre-Rhin ! Ici, oui. »
Chez nous, la RTBF se contente de traiter la France comme un long fait divers. Histoire de montrer qu’en France, c’est pire que le capharnaüm belge. Mais ici, les ficelles sont tellement grosses que cette campagne de France bashing commence à produire un effet inverse.
Voici un rééquilibrage avec notre argumentaire actualisé auquel vous avez été nombreux à participer (cliquer le document pdf)