Certains observateurs belges s’étonnent de la virulence du débat qui parcourt la société française autour du projet de loi visant à légaliser le mariage homosexuel. Si l’État belge a toujours été « à la pointe » en matière d’euthanasie ou encore d’adoption d’un enfant par des parents homosexuels, l’on se doit de préciser que les débats sur ces sujets délicats ont le plus souvent été réduits chez nous à leur plus simple expression.
Armand De Decker, Président du Sénat à l’époque, ne disait-il pas qu’il fallait s’opposer à une consultation populaire à propos du projet de Constitution européenne parce que de toute façon les Belges n’en comprendraient pas les enjeux !
Selon le philosophe Michel Ghins, président de l’association « Action pour la famille », « Les Français expriment plus facilement leur opinion. Il y a un débat d’idées qui n’existe pas en Belgique. Les personnes qui ne sont pas d’accord avec le projet de loi dit du mariage pour tous s’expriment davantage. Il y a un débat public intense. ».
Le R.W.F., parti pluraliste et démocratique, ne prend pas position dans ce débat interne à la France.
Dans le cas d’une intégration de la Wallonie à la France, ces droits belges d’ordre éthique pourraient être préservés dans le cadre d’un statut de type Alsace-Moselle.
Ce que nous déplorons ici, c’est l’absence totale de débat en Belgique francophone sur les grands sujets de société, une lacune gravissime qui contribue largement à la bêtification de la population vivement encouragée par les principaux médias qui ne consultent que les partis officiels et des experts taillés sur mesure.
Mais nous condamnons aussi la médiocrité d’une société politique où les intellectuels n’interviennent quasi jamais dans la vie citoyenne et où les associations « dérangeantes » sont systématiquement mises sur le côté.
En résumé : on s’ennuie ferme (restons polis !) dans cette Belgique francophone, cet éteignoir de la pensée politique, qui a érigé la médiocrité de bon aloi ou le consensus vaseux en vertu cardinale.
Source : La Libre