Comme Ministre du Climat, il n’a jamais rien produit d’autre que des feuilles blanches recyclées
Ensuite, il a refusé discrètement le poste de Président ff du PS que son parrain Elio Di Rupo lui offrait avant que Thierry Giet ne l’accepte.
Aujourd’hui, il est occupé à s’enliser dans le dossier SNCB qu’il aurait dû aborder dès le début de son mandat de Ministre des Entreprises publiques s’il avait eu le sens des responsabilités.
Dans Le Soir de ce week-end, Paul Magnette, l’auteur (enfin on le suppose) d’un livre intitulé pompeusement Grandeur et misère de l’idée nationale (Liège, Luc Pire, 2011) vient nous dire sans fausse honte qu’il faut créer en deux temps, trois mouvements une nation wallo-bruxelloise. Le temps n’est pas si lointain où il préférait un rattachement de la Wallonie à l’Allemagne. On le comprend aisément, l’homme est brouillon, sans vision d’avenir : ses réactions sont toujours basées sur l’événementiel et l’intuition de ce qu’il pense devoir annoncer dans l’intérêt de sa carrière à son bon peuple matraqué par les médias.
Ce politologue de formation devrait pourtant savoir que la Wallonie a eu 40 ans pour se transformer en nation à l’instar de la Flandre et/ou se rapprocher de ses frères francophones bruxellois et français. Mais il est à craindre pour Paul Magnette que la Wallonie ne constitue jamais une nation : elle demeure un morceau de France soumis aux aléas de l’Histoire. Et pourtant la Wallonie est plus proche de Paris que les deux tiers du territoire de la République française.
D’autre part, le Ministre fédéral le moins productif de l’Histoire de Belgique évoque dans l’interview donnée au Soir tous les talents que possède la Wallonie et qui ne sont pas suffisamment mis en valeur. Il faut dire que la plupart d’entre eux ont déjà quitté la Belgique pour la France ou le Québec !
Enfin, à bien le lire, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes : le PS va sauver l’État belge et Charleroi deviendra « la ville créative dont on parlera dans dix ans ». Le rendez-vous est pris !
Pour l’anecdote, Paul Magnette, le futur bourgmestre de Charleroi (s’il parvient un jour à boucler le dossier SNCB), compte énormément sur ses amis… flamands pour revitaliser la métropole hennuyère. Vous savez, il s’agit de ces entreprises flamandes en Wallonie qui engagent en priorité des travailleurs flamands.
En guise de conclusion, Magnette prétend avec le sourire que la situation actuelle de Charleroi n’est nullement imputable au Parti Socialiste : tout le monde est coresponsable. Ben voyons, mon colon !
Parallèlement aux élucubrations du « Walloon gigolo », voici le retour de José Happart à la Libre. Lui ne veut pas d’une alliance avec Bruxelles. Ensuite, il plaide non pas pour une Wallonie indépendante mais pour une Wallonie confédérale dans le cadre de l’État belge. Il est vrai que ce dernier a fait sa fortune !
Il faut malgré tout reconnaître au « hérisson ratiboisé dans les Fourons » une certaine dose de lucidité :
– La nouvelle réforme de l’État négociée l’année dernière ne va pas rendre les choses plus claires ?
Il n’y a rien de clair là-dedans. Il n’y a pas de perspectives. La grande différence entre les Flamands et les Wallons, c’est que les Flamands savent ce qu’ils veulent. Et ils le savent depuis 150 ans.
– Les Wallons ne le savent pas ?
Les Wallons veulent toujours sauver la Belgique de papa. Ils n’ont toujours pas passé le cap. Les grands médias bruxellois, à commencer par la RTBF, leur ont martelé qu’ils devaient s’unir à Bruxelles. Ils sont convaincus qu’ils ne s’en sortiraient pas sans Bruxelles. Mais quand on va leur dire ce que cela coûte, cela va changer. »
Et de plaider pour une région de Bruxelles-Capitale « indépendante ». Enfin, il veut parler d’un État souverain supplémentaire dans une Belgique confédérale.
Pour conclure, Happart y va d’une phrase cinglante concernant la préparation de la sixième Réforme de l’État en Wallonie et à Bruxelles :
« Il n’y a pas de volonté pour avancer. Quand j’ai vu la composition du groupe parlementaire pour l’application de la réforme institutionnelle, je me suis plié de rire (sic). Entre les francophones, ils ne parlent pas la même langue. Il n’y a pas de leader. »
Dans le même numéro (sans jeu de mots), Olivier Maingain revient avec son plaidoyer pour la Fédération Wallonie-Bruxelles sous forme d’un État confédéral. La mini-Belgique qui permettrait à nos milliers de mandataires de ronronner en rond sur fond de baronnies, de sous-localismes et de clientélisme. José Happart parle même de la « solution confédérale » pour « sauver les meubles » (sic).
Tous ces messieurs ne semblent pas se rendre compte que leurs propos entrent complètement dans les vues de la N-VA et de ses amis innombrables : deux (ou trois) États souverains dans un État confédéral (le terme « Belgique » serait sauvé, hourra pour les francophones !) qui ne conserverait de fédéral que la famille royale et une héroïque armée hollando-belge (avec cinq généraux flamands). En fin de compte, chaque État confédéral pourrait même avoir ses propres diplomates !
Le confédéralisme vu de Flandre (Canvas/Terzake du 4 janvier 2012 – à partir de 12’20 »)
Rudy Demotte ou le Front des Cacophones : le confédéralisme est un piège à cons
Conclusion du R.W.F. : comme c’est le cas depuis des lustres, le mot secret de l’année restera « France et République laïque ».
Cette France qui pourtant permettrait, au profit des francophones de Belgique, de renverser l’implacable rapport de forces mis en place par la Flandre : près de 70 millions d’habitants, la 5ème puissance économique mondiale, la deuxième puissance militaire en Europe (où se classent les Pays-Bas ?), un droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU, une force diplomatique de première importance dans le monde, un label économique « Made in France » prestigieux, etc.