Le « cordon sanitaire » (une expression francophone, notons-le bien !) qui voulait depuis 1992, sous l’impulsion d’Agalev (devenu Groen entre-temps), qu’aucun parti flamand ne s’allie au Vlaams Belang pour gouverner à quelque niveau que ce soit est occupé à s’effilocher dans une demi-douzaine de communes de Flandre. Les voix des partis traditionnels, ceux qui se compromettent aux yeux des Flamands dans le gouvernement Di Rupo le dernier, ainsi que dans une large mesure des nationalistes de la N-VA, ont permis mercredi soir l’élection de membres du Vlaams Belang dans plusieurs conseils de police et de CPAS. Il est vrai que le Belang a changé de Président : Gerolf Annemans est tout prêt à assouplir son programme condamné pour racisme à l’époque du Vlaams Blok afin de goûter aux plaisirs du pouvoir ou, tout simplement, de rendre enfin utile un vote pour son parti.
Cette rupture du cordon sanitaire constitue donc une première victoire en ce qui le concerne personnellement.
Tant à Liedekerke (Brabant flamand), qu’à Westerlo et Zandhoven (province d’Anvers) et à Buggenhout et Lebbeke (Flandre orientale), au moins un candidat du Vlaams Belang a été élu au sein du conseil de police. Alors qu’à Denderleeuw (Flandre orientale), le VB, en position d’arbitre, pourrait apporter son soutien de l’extérieur à une coalition communale composée du CD&V et de la N-VA.
D’autre part, il devient patent que le CD&V et la N-VA se rapprochent toujours plus. Une rumeur s’était même répandue disant que Kris Peeters, le Ministre président de la Flandre, négociait son passage à la N-VA ! Ce qu’il s’est cru empressé de démentir. Il est vrai que, hormis le tabou de l’indépendance, Peeters partage largement les vues de son concitoyen anversois De Wever : la création de deux Etats souverains avec une structure confédérale très légère…
Enfin, Wouter Beke, l’idéologue du cartel CD&V-NVA, supporterait de moins en moins bien la férule socialiste wallonne sur le gouvernement de qui vous savez. Jusqu’à la personnalité controversée du Premier ministre en personne ! Un Wouter Beke qui n’emploierait pas que des termes choisis pour évoquer Elio Di Rupo.
De là à penser que le CD&V claquera la porte du gouvernement Di Rupo dans le courant de l’année 2013 pour se refaire une virginité flamande, il n’y a qu’un pas !
Source : RTBF
Note : les jérémiades de David Coppi nous font sourire, lui qui nous impose, avec ses collègues du Soir, un cordon sanitaire médiatique depuis deux ans…