La presse belge francophone semble se réjouir de l’arrivée de Depardieu en Hainaut pour des raisons fiscales. C’est oublier qu’elle sera suivie de centaines d’autres, ce qui fera inévitablement grimper le montant des loyers au détriment de la population locale. D’autre part, ces Français néo-hennuyers très peu imposés dépenseront des cacahuètes en Belgique puisqu’ils iront faire leurs commissions à deux pas (enfin par le biais de leur majordome) : en France où, comme le rappellent la DH et La Libre, le coût de la vie est nettement moins cher qu’en Belgique.
D’autre part, il est certain que les Hennuyers ou les Bruxellois ne verront pas débarquer des Français à petits et moyens revenus (des gens comme vous et moi !) : ceux-ci sont nettement moins imposés dans l’Hexagone. Ces contribuables français représentent bien évidemment la très grande majorité de la population.
Les motivations des millionnaires (en euros !) français selon André Antoine qui vend sa gamelle :
«L’impôt de solidarité sur la fortune français est applicable dès 1,3 million de revenus, a-t-il expliqué. Il peut monter jusqu’à 1,8 % de taxe au-delà de revenus de 16,79 millions d’euros et il n’existe pas en Belgique…
Les plus-values sur actions ne sont, en outre pas imposées en Belgique, mais s’élèvent à 30 % en France (les pauvres !)
Et puis il y a les donations mobilières : «En Région wallonne nous connaissons un régime préférentiel de taux réduits : 3,3-5,5 et 7,7 %).
En France, ils vont de 5 à… 45 % en fonction des sommes concernées. »
Conclusion : l’Etat belge est le paradis des très riches et l’enfer fiscal des travailleurs et des retraités.
Et dire que les socialistes sont au pouvoir en Wallonie et au Fédéral. Merci M. Di Rupo, l’ami des très riches !
Pendant ce temps, le CD&V semble reprendre la voie du confédéralisme (fin du paragraphe 2) et vouloir remplacer en 2014 le « marxiste » Elio Di Rupo par un ministre de leur cru, avec la bénédiction de la N-VA. Il est à noter que le VLD a également voté à une courte majorité le système confédéral.
Le confédéralismee, ce fédéralisme des « cons » comme disait le pourtant policé professeur Delpérée (et en l’espèce, ce ne sont pas les Flamands qui le seront !) consiste à scinder tout ce qui est possible avant de décider des miettes laissées au fédéral. C’est tout vu : la famille royale, l’armée « belge » alliée aux Pays-Bas (pauvre de nous !), une administration faîtière minimale dominée par la Flandre et peut-être la diplomatie. Mais les Flamands trépignent d’impatience d’avoir leur siège à l’Union européenne et de représenter sous leur propre étendard l’appétit vorace de leur Etat-Région aux quatre coins de la planète.
Pendant ce temps, le gouvernement wallon avance cahin-cahin, sans projet d’avenir d’envergure pour les Wallons…
Le R.W.F. a le triste privilège de dénoncer en toute lucidité l’aveuglement de toute une Région face à l’hypothèse de plus en plus réaliste du confédéralisme, compte tenu des scores du CD&V et de la N-VA (n’oublions pas d’y ajouter les voix du Belang et d’une bonne partie du VLD).
A moins d’un sursaut salutaire !