Robert Witterwulghe (deux coquilles concernant son nom de famille dans l’article source de La Libre de ce jour !), professeur et avocat d’affaires, donne son avis sur une certaine mentalité qui règne chez nous, une mentalité entretenue par un État belge qui est en réalité son complice tantôt passif, tantôt actif, toujours complaisant.
Witterwulghe évoque l’affaire Dexia qui est l’un de nos plus « remarquables » scandales avec les Tueries du Brabant et l’affaire Dutroux. La lutte pour obtenir le premier prix est pourtant acharnée. Puisque le dossier Sabena était en compétition…
« En Belgique, on ne met jamais de personnalités importantes, proches de l’establishment ou du pouvoir politique, devant leurs responsabilités. On vit dans un monde où ces gens échappent aux véritables sanctions, ce qui n’est pas le cas du petit commerçant. Il y a plusieurs exemples comme la Sabena (ndlr : avec Saint Elio au cœur de l’affaire), Lernout & Hauspie, ou l’affaire du Superclub.
Aux États-Unis, ils n’hésitent pas à mettre en prison. Chez nous, il persiste un système malsain car il y a deux poids, deux mesures. Hormis le lynchage médiatique, il n’y a pas d’application effective des sanctions. »
En France, un pays qui n’est pourtant pas un modèle en la matière, Alain Juppé, ex-Premier ministre, et Jacques Chirac, ex-Président de la République, ont tous deux été condamnés dans des affaires troubles liées à la Mairie de Paris. Nicolas Sarkozy vient d’être interrogé pendant plusieurs heures et sans ménagement dans le cadre de l’affaire Bettencourt.
En Belgique, des milliers de PV d’Ostende en passant par Bruges, Malines, Mons et Bruxelles (le Palais de Justice est un véritable gruyère) disparaissent comme par enchantement !
En 2004, les emplois fictifs de Gérard Deprez, l’ancien Président du PSC, et autres caciques, n’avait provoqué aucune sanction pénale. Ce dossier était pourtant similaire à celui de la Mairie de Paris.
C’est en partie pour cette raison que l’État belge est un véritable pays de Cocagne pour ses milliers de mandataires et que ceux-ci se battront jusqu’au bout pour maintenir un semblant de Belgique.
Francis Vermeiren (photo) en est l’exemple le plus révélateur. Le bourgmestre flamingant de Zaventem et l’ancien membre du fumeux Conseil d’Administration de Dexia va quitter nos assemblées parlementaires avec une indemnité de 500.000 euros. Hormis des incorruptibles comme Dewever et ses amis, quel député accepterait de participer à la destruction d’un système qui le rend immensément riche en deux décennies. La profusion des niches et planques politiques fait la force de l’État belge : au détriment de l’intérêt général, de la souveraineté du peuple !
Mais l’Etat belge est malheureusement aussi le pays de Cocagne des violeurs de femmes puisqu’une enquête récente, comme celle de 2009, démontre que la plupart de ces criminels (96% !) ne sont pas sanctionnés par une peine de prison.
Cerise sur le gâteau périmé de l’État belge, l’asbl SOS Viol est menacée d’extinction faute de moyens de qui vous savez.
Le violeur impuni, la victime sans aide psychologique ? C’est un scandale supplémentaire à son passif.
Pour l’anecdote qui risque de coûter cher : aujourd’hui même, la Commission européenne a contesté l’aspect Dexia du budget 2013 besogné dans la sueur par M. Di Rupo et ses collaborateurs.
Mais ceci n’a évidemment rien à voir avec la gravité de ce qui précède…
Pourtant, de nombreux observateurs internationaux pensent que le budget 2013 de l’Etat belge est truqué.
Il consiste au mieux en un habile jeu d’écritures ; il est aussi fiable que celui de la Grèce de naguère…