Le Nieuwsblad le lendemain des élections communales et provinciales du 14 octobre dernier avait titré en manchette suite à la large percée de la N-VA : « Totaal Triomf » (qui se passe de traduction). Il n’a pas fallu une semaine pour que la presse francophone dans un aveuglement concerté digne d’un mouton de Panurge commence à parler de recul ou d’échec de la N-VA, voire de début de déclin. Elle a commencé bien sûr par comparer le score du parti nationaliste avec celui des sondages les plus récents qui lui donnaient près de 40% et les résultats de 2010 aux législatives. Elle feint d’oublier que s’incruster durablement et avec des taux de pénétration importants dans les municipalités flamandes quadrillées par des personnalités locales implantées depuis des générations relève du véritable exploit. En effet, il s’agissait de la première participation de la N-VA en solo à un scrutin communal, dans une Flandre où les communes jouent un rôle prépondérant depuis… le Moyen Age.
La presse francophone se console comme elle peut de la percée stupéfiante de la N-VA au niveau local et de la conquête d’Anvers, la véritable capitale intellectuelle et économique de la Flandre depuis le 16ème siècle.
De toute façon, quand bien même Bart De Wever devrait dégringoler les escaliers de l’Hôtel de Ville d’Anvers, ce qui est loin d’être prouvé, d’autres sont prêts à reprendre le flambeau d’une Flandre qui ne serait plus redevable de quoi que ce soit envers la Wallonie. Ils s’appellent, entre autres, Kris Peeters ou encore Pieter De Crem l’orangiste et Yves Leterme, tous deux alliés à la N-VA à Ypres et Aalter.
A noter que la N-VA qui « n’aurait jamais rien prouvé sur le terrain » selon la presse de chez nous gère excellemment la Flandre grâce notamment au Ministre du Budget N-VA Philippe Muyters (photo).
Trois budgets flamands en équilibre pour le N-VA Philippe Muyters !
Enfin, il y a la bombe à retardement de Dexia qui risque de faire imploser le gouvernement Di Rupo : la marée du malus Dexia va continuer à déferler sur l’Etat belge et Belfius prend l’eau. Mais ce n’est la faute de personne si les brillants managers flamands (par exemple, Jean-Luc Dehaene) de Dexia et leur porte-voix Didier Reynders, avec la bénédiction du PS au pouvoir fédéral depuis 1988, ont négocié comme des andouillettes avec les managers français.
On ne voit d’ailleurs pas très bien pourquoi les Français feraient des cadeaux à l’Etat belge, le plus antifrançais qui soit en Europe par le biais de sa majorité flamande, mais aussi de la puissante force d’inertie wallonne !