M. Di Rupo a convoqué la presse qu’il supposait lui être favorable à son officine du Lambermont.
L’interview est inquiétante dans la mesure où le Premier ministre est convaincu d’avoir effectué des travaux titanesques et démiurgiques (sic) pour sauver sa Belgique et surtout sa Wallonie à la dérive depuis qu’il est Président du PS. Le grand communicateur se trompe pour une fois de cible puisqu’il fustige la presse qui l’a pourtant bien servi et la FGTB qui ne l’a pas trop titillé.
Pour M. Di Rupo, qui semble avoir perdu le contact avec la réalité, tout irait pour le mieux dans le meilleur de la Belgique.
Rappelons à notre démiurge (synonyme de dieu ou de génial créateur) quelques points noirs de son ministère qu’il présente comme le premier chapitre de sa Loi sacrée :
L’intégration culturelle à Bruxelles s’avère un cuisant échec ;
La Wallonie, sa Wallonie, bat toujours le beurre en dépit des messages lénifiants de la domesticité régionale ;
Le nationalisme flamand est en pleine expansion, la Réforme de l’État ne l’a pas calmé ;
Avec la scission de BHV, Bruxelles est définitivement enclavée en Flandre et devient un nouveau Berlin-Ouest potentiel ;
La Justice (par ex. la remise en cause du Pro Deo) et le système pénitentiaire sont en pleine crise ;
Les sans-emploi sont durement frappés alors que les allocations de chômage en Belgique sont nettement plus basses qu’en France et qu’elles deviennent également limitées dans le temps (comme en France) ;
La Belgique, selon notre brillant bateleur, redeviendrait attrayante pour les investisseurs alors que tout le monde sait que de nombreuses entreprises envisagent de quitter le pays et plus particulièrement Bruxelles ;
La dépolitisation de l’administration est une triste chimère.
Etc, etc.
Les quelques mesures dont il se vante proviennent du modèle français : gel (provisoire !) des prix de l’énergie ; changement gratuit d’opérateur de télécoms ; réduction des prix des médicaments ; relèvement du montant des pensions légales (les plus basses d’Europe après la Grèce !), etc.
Le plus ridicule dans cette interview hystérique ? La Belgique serait l’un des pays où les inégalités sont les plus faibles. Malheureusement pour notre Elio, tout le monde sait que l’État belge est un paradis fiscal pour les spéculateurs et autres et un enfer quotidien pour les travailleurs. Le rapport Pisa, quant à lui, démontre que les inégalités sont criantes dans l’enseignement…
M. Di Rupo, le chef de gouvernement le mieux payé au monde après le Président des États-Unis, confond sans doute le mot « titanesque » avec « Titanic ». Pas grave : c’est la même étymologie.
Mais Elio Di Rupo n’a rien de la magie d’un Leonardo DiCaprio…
Note : on attend toujours son plan de relance !