La France ? La sortie de secours des Wallons
Editorial de Demetrio Scagliola, chef de l’information générale du groupe Sud Presse (14 avril 2012)
Surprise. La Wallonie et la Belgique se sont invitées dans la campagne électorale française. Hier, Jean-Luc Mélenchon a lancé une déclaration d’amour enflammée envers la Wallonie et les Wallons. Un coup électoraliste ? Plutôt un coup de cœur. […]
Cela étant, cette sortie un rien anecdotique est là pour rappeler que l’Europe, plus que jamais, garde un œil ouvert sur notre pays. Et même si nous avons surmonté la crise la pus longue de notre histoire, l’équilibre entre les différentes régions reste fragile, précaire et toujours menacé par les ambitions de la Flandre. Dans cette optique, la sortie de celui que l’on présente comme le troisième homme de l’élection présidentielle française doit faire réfléchir tous nos dirigeants. Y compris ceux du nord du pays qui jouent avec l’avenir de la Belgique comme des enfants avec des allumettes.
Aucun territoire n’est fait pour durer éternellement, encore moins un petit pays tout jeune qui reste une sorte de Meccano impossible entre deux communautés très différentes.
Il est évident que le futur de la Belgique va se jouer dans les dix prochaines années.
Pour y arriver, les Flamands et les Wallons auront à surmonter de grosses épreuves.
Les Flamands devront finir par comprendre que l’on ne peut dépecer indéfiniment un pays sans le mettre en danger de mort.
Côté wallon, il sera impératif de prouver, par les actes cette fois, que l’on peut vivre et prospérer sans recevoir l’aumône flamande.
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, l’invitation de Jean-Luc Mélenchon deviendra une sortie de secours.
Conclusion du R.W.F. :
A l’heure actuelle, un postulat de la solution que nous proposons n’est pas encore devenu réalité. Ce n’est qu’en cas d’imminence de la disparition de la Belgique que les Wallons se tourneront vers leur alliée de toujours : la France.
Ce qui signifie qu’en potentiel, comme l’ont montré plusieurs sondages sérieux, le courant réunioniste/rattachiste, représenté en tout premier lieu par le R.W.F., pourrait capter entre 30 et 50% des voix.
Dans l’intervalle, notre parti joue un simple rôle d’aiguillon et d’éveilleur des consciences. Et ce rôle très précieux n’est pas à dénigrer.
C’est principalement à cause de la poussée du nationalisme flamand et grâce au R.W.F. fondé en 1999 que notre solution de cœur et de raison, qui est bien plus qu’une roue de secours, trotte dans toutes les têtes
Même si nos résultats électoraux actuels ne suivent pas encore cette tendance irrépressible…