Nous avions raison trop tôt !
Une dette publique belge (et wallonne) colossale et peut-être soumise, demain, à la tutelle du Fonds Monétaire international. Un plan de relance fantomatique pour lutter contre la crise. Une coalition de partis au pouvoir qui ressemble à un mariage forcé, c’est-à-dire à une pièce de Molière. Un gouvernement de (mauvaise) rencontre qui n’est qu’un ring de catch. La politique belge offre aujourd’hui un spectacle exécrable, qui se résume à des arrière-pensées et à des envies de préséance qui opposent médiocrement les partis, sans véritable souci de l’intérêt général et de l’avenir de la population.
Fin de partie pour cette Belgique assise sur un baril de poudre : une série de bombes à retardement institutionnelles exploseront après les élections du 9 juin 2024.
Une fois de plus, il sera démontré qu’une pacification communautaire est impossible. Le fédéralisme belge va dans le mur, et l’État belge avec lui. L’échec de ce fédéralisme était prévisible, car génétique : fondé sur un mécanisme de dissociation, il ne pouvait pas être fécond, ni s’enraciner dans la durée. Aussi un État flamand émergent ne pourra-t-il pas cohabiter longtemps avec un État belge en décomposition.
À ce propos, Il faut fustiger l’aveuglement des partis officiels wallons qui s’accrochent à une ancienne Belgique à la fois dominée et grignotée par la Flandre.
Pourquoi ce comportement ? La réponse saute aux yeux : ils veulent conserver le plus longtemps possible l’apparence du pouvoir et tous les privilèges dont ils se nourrissent.
Le programme souverainiste et nationaliste de la Flandre politique et patronale se renforce au fur et à mesure de la ruine des finances de la Belgique fédérale et de l’incapacité de celle-ci à affronter la crise.
Soyons clairs : oui, il faut traiter la crise économique et toutes ses conséquences. Encore faut-il le faire avec de grands moyens, avec une volonté collective, avec un gouvernement actif, avec un État respecté. Rien de tout cela n’est à notre disposition ! Une action socio-économique de grande envergure exige un cadre institutionnel cohérent. Nous ne l’avons plus. Il est donc vital, pour la Wallonie, de le recréer hors de cet État moribond, en nous unissant à la France. Le temps n’est plus aux demi-mesures, aux placebos et aux emplâtres. Le temps n’est plus aux concessions envers un régime belge qui nous a fait – et continue de nous faire – tellement de tort. Soyons ambitieux et visons haut ! Poursuivons notre juste combat pour une « Wallonie grande région de France ».
L’Histoire le confirmera : c’est notre projet, et lui seul, qui est réaliste, raisonnable et productif. Dès aujourd’hui nous mettons en garde les partis officiels : « Ne succombez pas à la tentation de capituler après le 9 juin, lorsque la Flandre aura voté majoritairement pour les partis indépendantistes, et lorsque l’électeur aura été mis entre parenthèses pour longtemps. Sachez qu’une nouvelle capitulation des francophones n’amènerait pas la paix, mais augmenterait les appétits de la Flandre ». Le RWF le répète avec conviction : arrêtons de faire semblant de prolonger un État belge qui est de toute façon au bout du rouleau. Négocions un divorce par consentement mutuel avec la Flandre.
Le RWF ne se réjouit nullement d’avoir eu raison trop tôt. Notre mouvement est différent : nous ne recherchons pas des « places » dans un système politique belge de plus en plus impuissant, ruineux, et nuisible. Notre objectif, c’est une démocratie vraiment efficace et la sécurité politique et sociale dans un pays – la France – qui sera le nôtre. Notre projet institutionnel, social, et républicain, tient la route. Notre objectif est double : résister au rouleau compresseur d’une Flandre confiante et sûre d’elle-même, et nous engager dans la voie d’un autre système, d’une autre culture politique, d’une autre pratique administrative, celle de la France et des valeurs que nous partageons avec elle.
Paul-Henry Gendebien