La RTBF vient de comprendre que l’équité du temps de parole entre les candidats à l’élection présidentielle existait vraiment en France. Cela nous semble un fondement de la démocratie.
La RTBF y voit plutôt un « casse-tête ». Évidemment, puisque cette situation atypique pour elle l’oblige à réfléchir, sans toutefois qu’elle la conduise à se remettre en question.
Cette RTBF qui nous impose jusqu’à la nausée les bobines exclusives des Milquet, Wathelet, Onkelinx, Moureaux, le clan Michel ou autres Javaux, aujourd’hui parti se reconvertir dans le privé, Deleuze et Durand.
Les autres doivent se contenter de leurs amitiés « personnelles » avec l’un ou l’autre journaliste bien en place pour espérer apparaître chichement à l’écran.
Pour mémoire, en 13 ans d’existence, aucun président du R.W.F., premier parti démocratique après les quatre officiels (PSCDHMRECOLO) n’a été invité en solo pour une interview de fond à la RTBF.
Ni par Mise au Point ni par Matin Première, les deux émissions politiques importantes de cette chaîne publique payée par tous les contribuables.
Il nous semble flagrant qu’interdire un parti d’accès aux médias publics payés par tout le monde nuit gravement à la visibilité de ce parti, mais encore bien plus aux principes de la démocratie.
Pourtant, Eddy Caekelberghs (posant pour l’Eternité sur la photo), animateur de l’émission politique Face à l’info et chantre de la pensée libre, a dit un jour dans un article intitulé Pluralisme et diversité de presse qu’il fallait « sauvegarder le pluralisme des médias et assurer à tous les citoyens l’accès à une presse diversifiée ». Décors que tout cela !
Enfin, il est piquant de constater que la RTBF elle-même, par sa programmation de séries américaines et françaises, devient un simple satellite des télévisions hexagonales, la publicité outrancière en plus, les missions propres au Service public en moins !
Parallèlement, comme un étrange paradoxe, la RTBF n’hésite pas à recruter des managers français comme François Tron, les Belges n’étant peut-être pas assez efficaces ou intelligents aux yeux de Jean-Paul Philippot.
Sous l’action pugnace du nationalisme flamand, le combat belgicain et proflamand de la RTBF va de toute façon à rebours de l’Histoire…
En dénigrant la France, les dirigeants de la RTBF ne font en somme que lutter pour leur survie.
Mais la messe est dite. C’est une question d’années.