Un dossier analyse de Benoît Mathieu publié dans le journal l’Écho du week-end.
Pour l’heure, la soutenabilité de la dette wallonne n’est pas assurée. Mais il ne serait pas trop tard pour rectifier le tir.
Après avoir évoqué les chiffres bruts de la Wallonie (cf. lien ci-dessus), le quotidien se penche sur les transferts financiers de la Flandre vers la Wallonie qui s’élèveraient à 7,1 milliards d’euros. Tous les Wallons reçoivent environ 2 000 euros des Flamands. Ils en bénéficient dans les domaines des recettes fiscales et de la sécurité sociale, des dépenses de chômage, de santé, d’invalidité, etc. Les pensions constituent une exception compte tenu du vieillissement de la population du nord du pays. Comme par hasard, la régionalisation du secteur des pensions ne figure pas à l’agenda des revendications flamandes !
Le transfert récent aux régions de matières comme les allocations familiales et une partie des impôts des personnes physiques tendent à réduire quelque peu ces transferts. Rappelons qu’il s’agit d’une volonté flamande inscrite dans la sixième réforme de l’État.
Ces transferts financiers existent dans tous les pays. Ainsi la richissime Île-de-France aide bien plus largement des régions comme le Languedoc-Roussillon.
Pour l’Écho, la fin programmée des transferts financiers étalée sur 10 ans ne constituerait pas un problème insurmontable pour la Wallonie. Ce n’est pas ce que disent de nombreux économistes qui envisagent une perte importante du pouvoir d’achat des Wallons. Il faut se souvenir que la Flandre a roulé la Wallonie dans la farine avec le calcul déséquilibré des lois spéciales de financement des communautés négociées en 1988 sous le gouvernement Dehaene. Cette situation a plongé la Communauté française (FW-B) dans le pétrin et qui de plus a toujours été mal gérée. Elle est devenue, au fil des ans, un véritable boulet pour la Wallonie qui aurait bien du mal à l’aider en cas d’aggravation de la dette de la Fédération et des finances wallonnes.
Enfin, toujours d’après L’Écho, le nouveau mécanisme de transition (MSN) issu de la dernière réforme de l’État (avant la suivante) ne pèserait que 708 millions, soit une perte de 62 millions par an pour la Wallonie. Ce qui lui semble supportable.
N’empêche, la détérioration des comptes wallons est continue… Ainsi que des pouvoirs locaux qui ploient sous l’attribution de nouvelles compétences mais qui manquent de fonds pour pouvoir les assumer. La charge des pensions des fonctionnaires vient également grever leur budget.
Bref, la situation est grave mais pas désespérée…