Selon une étude du CCPI (Climate Change Performance Index), la Belgique perd neuf places au classement d’une soixantaine de pays basé sur les performances en matière de lutte contre les changements climatiques et dressé chaque année par des ONG environnementales. La Belgique était 35e il y a deux ans et même 16e en 2015. Elle est aujourd’hui 49e ! Parallèlement, la France progresse de six places et entre dans le top 20, atteignant la 17e place dans le CCPI de cette année.
Rapport sur la Belgique
La performance de la Belgique a de nouveau baissé par rapport au précédent CCPI, comme c’était également le cas l’année dernière. Cette fois-ci, le pays perd neuf rangs et se situe désormais au 49e rang.
Dans les catégories Émissions de GES (gaz à effets de serre), Énergies renouvelables et Politique climatique, la Belgique reçoit une mauvaise note. Dans la catégorie des émissions de GES, dans l’indicateur GES par habitant, la Belgique affiche une faible performance, avec 10,09 tC02/habitant, et le pays a des indicateurs de référence peu performants dans cette catégorie. Dans la catégorie « Utilisation de l’énergie », la Belgique est très mal notée, perdant 13 places.
La performance globale de la Belgique est donc jugée faible.
En 2021, l’UE a approuvé le plan national belge de relance et de résilience en réponse à la pandémie de COVID-19. Le plan de relance comprend des ambitions d’investissements et de réformes orientées vers l’action climatique. La partie investissement du plan est considérée comme une amélioration de l’action climatique de la Belgique, tandis que la Commission européenne note que le plan manque de réformes pour une meilleure politique climatique.
Comme l’Allemagne, la Belgique a fait l’objet cette année d’une décision de justice à l’encontre des gouvernements fédéral et régionaux en raison de réponses inadéquates à la crise climatique et du non-respect des promesses. Les experts belges de la CCPI ont salué le renforcement des objectifs climatiques au niveau fédéral et dans certaines régions, mais l’ambition climatique globale de la Belgique est toujours freinée par le gouvernement flamand.
Les experts notent certains signes d’amélioration dans le secteur des transports, avec plus d’investissements dans les transports publics annoncés, ainsi que des projets visant à améliorer l’énergie éolienne offshore. Malgré cela, les experts s’inquiètent de l’absence de politiques concrètes, à tous les niveaux de gouvernement, pour réduire les émissions. Cela se reflète également dans la faible note obtenue dans la catégorie « Politique climatique ».
Rapport sur la France
La France progresse de six places et entre dans le top 20, atteignant la 17e place dans le CCPI de cette année.
La performance du pays dans les catégories du CCPI est mitigée mais principalement positive, avec une note élevée pour la politique climatique, moyenne pour l’utilisation de l’énergie et les émissions de GES, et faible pour les énergies renouvelables.
La performance relativement forte de la France est due à l’adoption d’une nouvelle loi sur le climat, qui fixe son objectif de neutralité climatique pour 2050. Les experts nationaux du CCPI considèrent qu’il s’agit d’une étape importante de la politique climatique française et d’une amélioration par rapport à l’année dernière. En plus de fournir une base juridique pour l’objectif de 2050, elle renforce les mesures de décarbonisation des bâtiments, des transports et de l’agriculture. Il est important de noter que ses objectifs sont clairs et qu’une stratégie à long terme et un plan énergétique décennal soutiendront sa mise en œuvre. Le renforcement du cadre climatique de l’UE et du système d’échange de quotas d’émission sera également important à cet égard. L’ambition climatique globale de la France n’est cependant pas encore suffisante pour s’aligner sur l’accord de Paris ou même sur le nouvel objectif climatique de l’UE pour 2030 ; les objectifs de GES par habitant et de GES pour 2030 sont jugés moyens, mais ne sont pas alignés sur une référence compatible avec Paris. Les implications sociales de la réalisation de l’objectif 2050 ont également été peu prises en compte, et les experts soulignent la nécessité d’un soutien et d’un financement ciblant les communautés locales.
Illustration : L’eau immobile de Fernand Khnopff (1858-1921)