Aujourd’hui, ECOLO, parti autoritaire s’il en est, insiste sur le fait qu’il faut imposer l’apprentissage du néerlandais aux jeunes francophones. Rappelons que le parti du mandataire multirécidiviste Jean-Marc Nollet forme un groupe unique avec Groen, son équivalent flamand qui compte quelques nationalistes dans ses rangs comme l’ancien député européen Bart Staes.
Si une majorité de francophones a choisi l’anglais, l’actuelle lingua franca, c’est qu’ils ne ressentent pas le besoin fondamental d’apprendre le néerlandais qui après tout n’est qu’une langue régionale allemande avec de nombreuses variantes dialectales. Parallèlement, les Flamands se désintéressent toujours plus du français au profit de l’anglais.
Après tout, ceux qui estiment que la connaissance du néerlandais est vitale pour trouver un emploi (principalement à Bruxelles) peuvent choisir cette langue comme premier choix. Où est donc le problème ?
Enfin, n’oublions jamais que le flamand est la langue d’un adversaire politique historique de la culture française. Pour preuve l’éradication du français en Flandre dont les élites et une partie de la bourgeoisie étaient bilingues depuis le 12e siècle, la marche sur Bruxelles en 1962, l’expulsion brutale des francophones de l’université de Louvain en 1968, la perte des Fourons à cause de l’arrivée massive de Néerlandais, la scission de BHV, etc. Et ce n’est pas fini : Ronse (Renaix) voudrait supprimer les facilités linguistiques pour les francophones !
Article du 30 septembre 2021
Beaucoup de Flamands ne font même plus aucun effort pour parler un néerlandais convenable.
Geert Van Istendael, écrivain flamand (Moustique, 29 juillet 2021)
A l’émission de RTL C’est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu constatait qu’en première secondaire 64% des jeunes wallons choisissaient l’anglais comme deuxième langue d’apprentissage, 34% le néerlandais et 2% l’allemand (en 2009-2010, ils étaient encore 49%).
Pour le motif évident que l’anglais est une langue internationale, une sorte de « lingua franca » alors que le néerlandais appris en Belgique n’est utile qu’en Flandre et plus particulièrement à Bruxelles, mais pas dans tous les cas.
De plus, ce néerlandais officiel (ABN) que les Wallons apprennent à l’école n’est pas toujours compréhensible pour de nombreux Flamands qui pratiquent le dialecte, au mieux une « tussentaal » (entre l’ABN et le dialecte). Quant aux Pays-Bas, l’accent, disons atypique, et la prédilection de l’anglais dans les relations économiques et touristiques (dans les régions situées au-delà du Brabant et du Limbourg néerlandais) ne permettent aux Wallons qu’une pratique épisodique du néerlandais.
Il vaut mieux leur parler en anglais !
En Flandre, l’apprentissage du français par les adolescents (dès que le français n’est plus obligatoire comme au premier degré de l’enseignement) est en recul régulier. Apparemment pas pour des raisons politiques, mais parce que l’anglais courant est nettement plus facile que le français et qu’il est fortement présent dans la culture « jeune » (films, musique, etc.).
Et sur le terrain, dans les grandes entreprises privées, qu’on le veuille ou non, l’anglais s’est imposé comme langue véhiculaire.
Enfin, le nationalisme flamand (en nette progression via le Vlaams Belang) qui ne cesse de stigmatiser les Wallons constitue un repoussoir pour l’apprentissage du néerlandais par les jeunes Wallons.
Le RWF estime qu’une formation rapide en néerlandais après les études devrait permettre aux Wallons de se tirer d’affaire en cas d’obligation professionnelle. Ce type de formation est même parfois offert par l’employeur.
Cela dit, la maîtrise pratique et effective d’une langue s’acquiert bien mieux sur le tas au sein d’entreprises bilingues ou trilingues.
Aujourd’hui, Paul Magnette (président du PS) et des membres du gouvernement wallon veulent imposer le néerlandais comme seconde langue dans le secondaire (c’est une compétence qui relève de la compétence de la FWB) : contre la volonté de la majorité de sa population ! C’est ça la démocratie…
Illustration : Molière