Lors d’un exercice de tir à Brecht, des militaires ont mis le feu à 500 hectares de réserve naturelle (250 terrains de football !) ou 1 000 selon certains. Visiblement, l’armée ne dispose d’aucun moyen pour éteindre un incendie d’une certaine importance puisqu’ils ont dû faire appel à leurs cousins des Pays-Bas.
Yves Huwart, du syndicat militaire ACMP-CGPM, a lui-même déclaré qu’il trouvait « honteux que nous devions dépendre d’hélicoptères néerlandais ».
Et d’ajouter : « des incendies peuvent toujours éclater lors des exercices de tir sur le domaine militaire de Brecht. En outre, il y a le port d’Anvers, avec ses grandes installations industrielles. Alors vous vous attendriez à ce que nous ayons les moyens d’intervenir nous-mêmes et que nous ne soyons pas dépendants des Néerlandais pour cela. »
Comble de malchance ou d’incompétence des organisateurs de l’exercice de tir, le camion de pompiers normalement présent au domaine militaire de Brecht était en réparation !
L’armée prétend que l’exercice qui a causé l’incendie de ce vendredi ne nécessitait pas la présence de ce camion. Alors que la réserve naturelle, très sèche, était susceptible de s’embraser à la moindre cigarette, comme le rappelle la gouverneure de la Province d’Anvers.
La VRT ajoute par ailleurs que les deux militaires de Brecht qui connaissent l’utilisation de ce camion de pompiers sont à la retraite depuis cinq ans. La Défense précise cependant que d’autres personnes en sont capables (mais possèdent-elles l’accréditation ?).
Les hélicoptères de lutte contre les incendies peuvent ramasser 7 500 litres à la fois et les déverser sur les feux, ce qui fait bien sûr une grande différence. Et le responsable Yves Huwart de souligner l’origine de cette absence de matériel indispensable : « Les économies systématiques. Par exemple, nous nous sommes débarrassés de quatre de nos vieux hélicoptères par souci d’économie. Parmi ceux-ci, nous aurions pu en convertir quelques-uns en hélicoptères de lutte contre les incendies, mais même cela n’est pas possible. »
Il faut bien avouer que le budget de la Défense, réduit à la portion congrue, constitue un obstacle à la modernisation de l’armée belge.
Sources principales : Gazet van Antwerpen et VRT (reportage complet)