Dès la fin du premier confinement, les candidats se sont pressés pour acheter une seconde résidence à la campagne. C’est ainsi que l’activité immobilière a augmenté de 5,3 % en Ardenne alors que pour l’ensemble du pays elle a chuté de 2,7%.
Pour ces nouveaux amateurs de verdure, l’Ardenne constitue un point d’ancrage tout indiqué dans la mesure où elle se trouve à portée de Liège, Namur, Charleroi, Bruxelles mais aussi de la Flandre et des Pays-Bas.
La loi de l’offre exponentielle et de la demande tassée a gonflé les prix. En effet, le prix moyen d’une maison a augmenté de 10,8% dans la région en 2020 alors que l’augmentation était de 5,7% pour la Belgique.
Une maison en Ardenne coûte en moyenne 174 245 euros, soit plus de 30 000 euros de moins que le prix moyen d’une maison en Wallonie (208 642 euros).
En 2020, seulement six communes ont dépassé la moyenne de 200 000 euros pour une maison : Durbuy, Erezée, Gouvy, Trois-Ponts, La-Roche-en-Ardenne et Houffalize.
C’est ainsi que dans certaines communes, plus d’un acheteur sur trois est flamand (entre 51 et 65 ans). A Rendeux, ce chiffre monte même à 43,8% !
Durbuy, et les communes environnantes, se trouve évidemment en tête de leur convoitise, cette ville en cours de waltdisneysation grâce aux bons soins de Marc Coucke. Bientôt les Flamands y demanderont des facilités linguistiques ! Il n’est d’ailleurs pas certain que cela soit nécessaire puisque de nombreux hôtels ou cafés ne parlent plus que la langue de Vondel.
Par rapport à 2016, 5 communes ardennaises ont vu leur pourcentage d’acheteurs d’origine flamande augmenter considérablement : Rendeux (+12,8%), Rochefort (+8%), Durbuy (+7,1%), Manhay (+6,2%) et Vielsalm (+5,8%).
Toutes ces maisons ne sont le plus souvent que des résidences secondaires, c’est-à-dire inhabitées pendant une grande partie de l’année. Aux Flamands, il faut ajouter le contingent de leurs cousins néerlandais.
Dès lors, que reste-t-il pour les jeunes ménages ou les retraités wallons qui désirent acquérir un bien dans leur région ? Des cacahuètes.
Dans le domaine commercial, on n’oubliera pas les avatars du fritier flamand Callebout potatoes (siège social en Flandre occidentale) qui compte acquérir d’immenses terres agricoles à Frameries (Hainaut, près de Mons) pour y produire des pommes de terre destinées à l’exportation. Les comités locaux se sont mobilisés pour fustiger un « monstre agricole » connu pour son emploi massif de pesticides.
Nous aimerions savoir le nombre d’employés francophones que cette société emploiera à Frameries. Tout en souhaitant qu’elles ne s’y installe jamais, en premier lieu pour des raisons de santé publique.
Enfin, patate sur le gâteau, le centre de logistique et de stockage du groupe Clarebout sont déjà sur place sans aucun permis d’exploitation !
Note : à Warneton (Wallonie, frontière linguistique), les habitants se plaignent aussi du Flamand Clarebout !
En 2017, il y a même eu un cas mystérieux en Flandre : de nombreux employés ont subitement été malades et les autorités locales ont suspecté la présence de pesticides nocifs…