Laurence Massart, première Présidente de la Cour d’appel de Bruxelles, a demandé un audit externe au Conseil supérieur de la Justice. En désespoir de cause. Elle dit qu’elle ne parvient pas à résorber l’arriéré judiciaire faute de moyens mis à sa disposition.
Entre autres griefs, le cadre de la Cour d’appel n’est rempli qu’à 88%. Or, des « méga-procès » pointent le bout du nez dans les mois qui viennent.
On compte pas moins de 15 000 affaires en attente pour la seule Cour d’appel de Bruxelles, 12 000 au Civil et 3 000 au pénal ! Selon un modèle informatisé, certaines affaires ne seront pas jugées avant… 2030. La démarche de Laurence Massart est pleinement soutenue par le Barreau de Bruxelles et le Parquet général.
La situation du Tribunal de première instance est jugée tout aussi dramatique : la juge Sophie Van Bree qui en est la porte-parole dénonce le fait qu’il manque 20% de magistrats. Elle fustige également un matériel informatique digne de l’âge de la pierre. Toujours selon elle, et on la croit volontiers, les imprimantes collectives ne sont pas adaptées et il n’y a plus d’ordinateurs pour remplacer ceux des magistrats. « Le manque de moyens est hallucinant », ajoute-t-elle.
« On ne parle même pas du papier ni de l’encre qu’il faut se procurer soi-même. » (sic)
Un État qui traite d’une telle façon la Justice mérite-t-il de survivre ?