Les clubs de football de la Pro League sont unanimes pour concrétiser le projet d’un championnat combiné avec les Pays-Bas et qui s’intitulerait BeNeLiga.
Depuis 2019, cinq clubs de Belgique et six des Pays-Bas sont sur le coup.
Sur la base du rapport du consultant Deloitte, ils ont vu suffisamment de raisons essentiellement financières et non sportives pour commencer à discuter sérieusement de la mise en place d’une BeNeLiga.
L’Ajax, l’AZ, le FC Utrecht, le Feyenoord, le PSV et Vitesse Aarnhem sont les négociateurs néerlandais . La Belgique est représentée par Anderlecht, le Club Brugge, l’AA Gent, le Racing Genk et le Standard de Liège. Zulte Waregem et… le Cercle Brugge en queue de classement estiment pouvoir faire partie ce cercle privé.
De toute façon, les règles de ce mauvais jeu ne sont pas encore fixées, mais nul doute que les Wallons seront grugés. Voici la composition envisagée de cette Pro League à dix-huit : Club de Bruges, Standard, Antwerp, Anderlecht, Racing Genk, La Gantoise, Charleroi et Cercle de Bruges (sic). Coté néerlandais : Ajax, AZ (Alkmaar), PSV, Feyenoord, Vitesse (Aarnhem), FC Twente, FC Utrecht, FC Groningen, ADO Den Haag et Heerenveen (bien connu des amateurs).
Les recherches menées par Deloitte ont montré que la nouvelle ligue pourrait augmenter de manière significative la valeur des clubs jouant dans la BeNeLiga. L’ensemble du football professionnel belge et néerlandais en bénéficierait également, tant sur le plan sportif que financier. Le revenu total augmenterait d’environ 300 millions d’euros, pour atteindre 1,3 milliard d’euros. Notons que les Néerlandais sont plus sceptiques dans la mesure où leurs moyens financiers sont supérieurs à ceux des Belges (on pourrait dire flamands dans le cas présent). « Les clubs participant à cette BeNeLiga seront assurés à peu de choses près [ndlr : lesquelles ?] de participer au gratin de cette compétition et d’avoir la manne financière qui va avec les droits TV, les stades pleins, la médiatisation. », selon le site Walfoot.
Nous nous étonnons de l’accord du Standard de Liège qui sera très vite noyé dans un ensemble néerlandophone. A son niveau de jeu actuel et vu sa situation financière aléatoire, il pourrait disparaître à court terme de la BeneLiga.
Lors de la scission de la Fédération de football belge en 2008, Luciano D’Onofrio évoquait déjà la possibilité pour le Standard de Liège de rejoindre le championnat français.
Pierre François, l’ancien directeur général du Standard (2003-2012), ne pensait pas autre chose. Précisons pour la fine bouche que cet ancien chargé de missions au cabinet du Ministre de la Justice Jean Gol partageait en grande partie nos idées politiques ! Mais la fonction fait l’homme. Aujourd’hui, devenu CEO de la Pro League, il soutient le projet de BeNeLiga. A noter que les administrateurs de cette Pro League sont tous flamands, hormis François et le traducteur Hayart (on se demande de quoi puisque François est un très bon trilingue).
Heureusement, les cochons de payants, c’est-à-dire les associations faîtières des supporters des Pays-Bas et de la Belgique se sont prononcées contre la création de cette interlope BeNeLiga. Ils ont émis non seulement des objections d’ordre pratique, telles que les distances de voyage plus longues, mais ils craignent également que leur « propre » culture footballistique ne soit endommagée. Le bon peuple aura-t-il raison des spéculateurs financiers de la Pro League ? L’avenir nous le dira. Apparemment pas avant 2025, le temps que les droits de retransmission actuels s’éteignent… Money is money !
Note : le basket prendrait la même direction orangiste.
La fusion BeNe existe déjà en hockey sur glace : 7 clubs néerlandais et 5 Belges dont les seuls Bulldogs de Liège pour représenter la francophonie !
Illustration : le futur blason de l’Union belge de football