Philippe Laloux, excellent journaliste d’investigation du journal Le Soir, publie aujourd’hui la suite de son enquête consacrée à la protection des données versus Etat belge. C’est encore pire que ce l’on croyait ! En réalité, « c’est la pyramide de Gizeh, où Orwell et Kafka se seraient donné rendez-vous. » Et de poursuivre dans son introduction : « Le concept : offrir une vision globale sur chaque citoyen, chaque entreprise (ce qui est totalement illégal). »
Comment ? En mélangeant quasiment tout ce qui existe comme bases de données certifiées, d’ordinaire bétonnées dans des citadelles infranchissables (registre national, finances, santé, justice…). Et en les exposant à d’éventuels partenaires privés. Sans garantie, à ce stade, sur l’anonymat, ni la confidentialité. »
Le tout hors de tous contrôle du Parlement. Frank Robben qui a imaginé cette machine infernale est intouchable : « Si ce mec (sic) tombe, le gouvernement tombe », assure l’un des nombreux lanceurs d’alerte. D’autant que Frank Robben (étiqueté CD&V) est le seul à posséder les clés de son système mis en place…
Pour sa défense, il dit qu’il n’a rien à se reprocher et qu’il a préparé les choses (sic) avec le gouvernement. C’est-à-dire hors de tout contrôle du Parlement.
Une des associations citées dans ce dossier sulfureux a même tenté d’obtenir le disque dur de la Sûreté de l’État. Mais celle-ci a refusé (encore heureux !). Ladite association sous le fallacieux prétexte de renouvellement du parc informatique de la Sûreté a malgré tout pu travailler, sans l’accord de celle-ci, pendant quatre mois et a eu ainsi la possibilité d’avoir accès à des dossiers « très secrets ». Enfin, le dossier nous informe qu’un million de Belge est fiché par la Sûreté de l’État (près de 10% de la population). Avec Frank Robben, tout le monde est fiché : c’est ça l’égalité des droits…
Le site businesssam publie aujourd’hui un condensé de cette affaire scandaleuse