Un lecteur nous a fait remarquer que sur le sceau officiel apposé sur les enveloppes de la Chambre des Représentants figure un lion noir bicolore et non tricolore. Pour cette institution de la plus haute importance et qui dispose d’un budget confortable, un sceau en couleur sur ces enveloppes ne serait pas superflu. D’autant plus que ce lion noir semé de fioritures ressemble étrangement au lion noir bicolore, en réalité noir, du mouvement flamand.
En tout cas, il contient plusieurs différences par rapport au lion belge (ill. en bas de page).
Résumons les points les plus flagrants pour l’observateur attentif ou l’amateur d’héraldique : il s’agit de l’oreille pointue, de la queue alambiquée à merveille et des fioritures (« flammèches allongées ») entre les pattes du lion qui n’existent pas sur celui de la Belgique. Le diable se cache parfois dans les détails !
Il ne faut pas oublier que dans la récupération de la symbolique historique les flamingants sont experts en coups feutrés.
Dès lors, la Chambre serait bien avisée de changer le graphisme du lion qui la symbolise et de le mettre en couleur sur son sceau postal : une langue et des griffes rouges seraient de bon aloi. Tant que l’Etat belge existe, il ne convient pas de traficoter les symboles officiels.
Après tout, nos « amis du Nord », très voraces sur le sujet ont donné une touche flamande à de nombreuses institutions fédérales situées à Bruxelles. Citons parmi beaucoup tant d’autres :
Les Beaux-Arts (Schone Kunsten) sont devenus Bozar avec un affreux « z » qui fait penser à « bazar ».
La Cinémathèque s’appelle aujourd’hui « Cinemathek ». Ce qui la rapproche du mot flamand « cinematheek ». Certains ironistes nous diront que « cinémathèque » n’a perdu que trois lettres (« que ») ainsi qu’un accent aigu et un accent grave…
La Bibliothèque Royale Albert 1er a successivement changé son acronyme en KB/BR puis en KBR, une appellation qui permet d’effacer la référence au roi Albert et de mettre un très flamand « K » en exergue !
Même subtilité pour Belgacom qui est devenu Proximus, ce qui permet d’éliminer « Belga » alors qu’il s’agit d’une entreprise dont l’État belge est l’actionnaire majoritaire.
Et ainsi de suite.