Un courrier des lecteurs pas si ancien que cela, publié dans Le Soir, est éloquent en ce qui concerne la mentalité des jeunes Flamands au sein de certaines entreprises :
« Je travaille depuis plusieurs années dans une banque flamande à Malines, entouré entièrement de collègues flamands. Tous ne sont ni extrémistes, ni foncièrement antifrancophones. Mais la Wallonie, c’est pour eux (déjà) un pays étranger dont le seul intérêt est le tourisme dans les Ardennes. Aucun ne feuillette jamais un journal francophone, ni ne regarde les chaînes télé francophones (la plupart ne sont même plus diffusées sur leur câble), alors qu’ils suivent assidûment des émissions anglaises. Ils ne connaissent de la Wallonie et de Bruxelles que ce que les médias flamands leur en racontent. Tous les jeunes fraîchement engagés parlent l’anglais et l’allemand, mais sont incapables de formuler la moindre phrase cohérente en français. Affirmer que la scission de la Belgique n’est pas une bonne idée, entre autres parce que « la grande majorité des Flamands n’en veut pas » est un leurre. D’abord la grande majorité, comme partout, est silencieuse et suiveuse. Ensuite, parce que, lorsque l’heure du choix aura sonné, la question ne leur sera pas posée benoîtement.
Lorsqu’on leur fera miroiter le bien-être total de la Flandre (la poudre aux yeux), je vous garantis que le sort des francophones pèsera peu dans la balance… »
En voici un autre (la DH) :
« Même si des sondages affirment qu’une majorité de flamands ne veulent pas la fin du pays, ils exigent plus de compétences et votent pour des partis séparatistes : le dernier baromètre politique accorde une majorité en sièges à la N-VA et au Vlaams Belang.
Nos « amis » flamands veulent la fin de la solidarité avec les Wallons et les Bruxellois, régionaliser les soins de santé, les allocations familiales, celles du chômage, etc. Et c’en sera fini de la Belgique en tant qu’État digne de ce nom ! Ne nous laissons pas endormir par le double langage des flamands. L’Etat belge soumis à la Flandre ne mérite plus notre confiance, préparons l’après-Belgique. »
Il ne faudrait pas dire « Get up Wallonia ! » mais plutôt « Don’t sleep Wallonia ! ».
Cela dit, l’emploi de l’anglais à tout propos est condamnable en soi. Il relève d’un snobisme mal placé. Ou du faux sérieux de nos élites…