Le « recentrage » de la N-VA annonce-t-il un nouveau cartel avec le CD&V après la relative mise à l’écart de Theo Francken qui a quelques affinités avec le Belang ?
Pas impossible. Surtout en cas de chute prématurée de l’hétéroclite coalition Vivaldi unie pour le moment par le combat sanitaire.
Fin 2013, l’ex-président du CD&V, Stefaan De Clerck, voyait déjà d’un bon œil la reconstitution d’un cartel avec le parti de Bart De Wever. Et de préciser : «Pour eux aussi, une nouvelle fusion serait une bonne chose. Nous pouvons nous améliorer l’un grâce à l’autre. La chaleur du CD&V et le tranchant de la N-VA» (extrait d’un entretien accordé au Knack).
En 2008, le cartel vola en éclats lorsque le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) essaya de lancer un dialogue entre Communautés.
«Je pense que la relation entre la démocratie chrétienne et le nationalisme flamand est ancrée profondément dans l’ADN flamand. Aujourd’hui, nous sommes séparés et la N-VA est beaucoup plus grande que le CD&V mais qui sait ce qui se passera demain ou après-demain», a souligné M. De Clerck. L’ancien ministre de la Justice n’excluait donc pas une nouvelle alliance. « Ce courant de fond, dans lequel les deux composantes sont représentées, continue à exister. Lorsque nous avons conclu le cartel, c’était alors un courant chaud. Entretemps, la N-VA a un peu changé, et pas en bien», ajouta Stefaan De Clerck.
Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Bart De Wever a changé la donne en mettant sous le boisseau le très populaire Theo Francken représentant l’aile radicale du parti.
Ce recentrage de la N-VA peut toutefois s’avérer dangereux si le Vlaams Belang parvient à siphonner l’aile droite de la N-VA très perméable à ses idées.
Dans ce cas de figure, le parti de Bart devrait descendre à 15% dans les prochains baromètres politiques, d’où la tentation pour lui d’essayer de reconstituer un cartel gagnant avec le CD&V avant le prochain scrutin qui pourrait se tenir avant 2024…