Aujourd’hui, on se souviendra du centenaire de la naissance de François Perin (1921-2013) , ancien ministre de la Réforme des Institutions et professeur émérite de droit constitutionnel de l’Université de Liège.
Voici l’un de ses derniers textes publié dans Le Vif sur l’avenir de l’État belge.
Rappelons que François Perin a figuré sur la liste du RWF (il en était membre depuis 2002, article dans Le Soir du 13.2.2002). Pour lui, la fondation de notre parti était utile pour faire passer le message qu’il existera toujours une solution à l’implosion de l’État belge sous l’action d’un mouvement flamand de plus en plus radicalisé : la réunion de la Wallonie à la France.
J’ai personnellement cru qu’une réforme institutionnelle de type fédéral serait de nature à garantir la cohabitation paisible des deux grandes communautés du pays et je me suis investi politiquement dans ce sens.
Mais j’ai compris très vite que le fédéralisme, que nous considérions, nous les francophones, comme un aboutissement, n’était pour les Flamands qu’un moyen de progresser plus vite sur la voie de l’indépendance.
J’en ai tiré la conclusion en démissionnant de la fonction sénatoriale, le 26 mai 1980 : la Belgique était irrémédiablement minée par le nationalisme flamand.
33 ans plus tard, jour pour jour, le Baromètre politique La Libre/RTBF/Dedicated nous révèle que la N-VA, le Vlaams Belang et la Lijst Dedecker totalisent 47,5% des intentions de vote en Flandre. Et je sais, pour les avoir abondamment fréquentés, que les démocrates-chrétiens et les libéraux flamands ne sont pas en reste dès qu’il s’agit de défendre les intérêts fondamentaux du Nord.
Les Editions Legrain ont publié, en 1988, mon « Histoire d’une nation introuvable ».
Si la nation belge m’apparaît inexistante, j’ai assisté, par contre, à la lente éclosion de la nation flamande. Une nation qui, aujourd’hui, existe bel et bien, comme le confirme d’ailleurs le préambule de la Charte flamande, adoptée, il y a deux ans, par un Parlement flamand unanime.
Cette évolution, les élites francophones se refusent à l’admettre. Tout se passe pour eux comme si la Belgique devait connaître une vie éternelle.
Or, l’option confédéraliste, qu’une très large majorité flamande prône depuis 1999, n’est, comme l’a été le fédéralisme, qu’une nouvelle étape pour accéder finalement à l’autonomie complète de la Flandre.