Le groupe Engie-Electrabel vient d’annoncer l’arrêt de ses investissements dans le nucléaire.
Engie avait prévenu tout le monde : pour prolonger les deux centrales nucléaires les plus récentes après 2025, il fallait une décision avant le mois de décembre 2020 afin d’avoir le temps de réaliser les aménagements nécessaires.
Malgré la demande pressante d’Engie, la Vivaldi a reporté la décision à la fin de l’année 2021, afin d’attendre la décision de la Commission européenne sur le Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM- l’alternative « gaz » qui doit remplacer le nucléaire). Engie a donc logiquement annoncé cette semaine qu’il renonçait à tous ses investissements dans le nucléaire belge. Ce qui entraînera, soi-dit en passant, la perte de plusieurs milliers d’emplois chez Electrabel et ses sous-traitants dans les années à venir.
Par ailleurs, on vient d’apprendre que la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen), a même retiré à la Creg, le régulateur du secteur de l’énergie, la responsabilité de mener une étude importante dans le cadre du CRM, sur le plan de sortie du nucléaire. Il faut préciser que l’accord de gouvernement confirmait la sortie du nucléaire en 2025 : c’était le trophée majeur des écologistes.
« La gestion idéologique de ce dossier plonge la Belgique dans une insécurité énergétique majeure car le CRM risque de ne pas être prêt à temps. A l’heure où l’urgence absolue est la trajectoire vers la neutralité carbone, les Verts vont jusqu’à fermer les centrales nucléaires les plus récentes pour les remplacer par de nouvelles centrales à gaz polluantes. Cela va faire augmenter nos émissions de CO2 , pousser le prix de l’énergie vers le haut et représente un risque pour notre approvisionnement énergétique. Quel gâchis! », ont affirmé les députés de l’opposition.
A ce propos, l’État belge n’a pas réussi à réduire suffisamment son quota d’émissions de CO2, principalement à cause de la désinvolture de la Flandre. De surcroît, la Belgique fait partie des cinq pays européens qui dévient le plus de leur trajectoire climatique pour… 2030
Note : il faut reconnaître que, compte tenu du piteux état de nos centrales, nous sommes assis sur une véritable bombe nucléaire qui inquiète aussi bien nos voisins néerlandais qu’allemands.
Source : 7sur7
Photo de Tihange : Michiel Verbeek