Thierry Bodson vient de remplacer Robert Vertenueil à la tête de la FGTB. Dont acte.
Le R.W.F. constate que Thierry Bodson a une fibre nettement plus wallonne et régionaliste que son prédécesseur.
Partisan du maintien de la Sécurité sociale au niveau fédéral (ndr : on peut toujours rêver), Bodson a apporté son soutien aux États généraux de Wallonie (juin 2008) initiés par le réunioniste Jules Gheude (ndr : précisons que Bodson ne l’est pas). Il a contribué à la rédaction du Livre blanc pour la Wallonie (été 2009) qu’il a cosigné. Il a également participé au Mouvement du Manifeste pour la culture wallonne.
Très impliqué dans la lutte contre l’extrême-droite, il est notamment le cofondateur de l’asbl Vlaams Belang (2004), association créée pour contrer l’idéologie du parti homonyme. On suppose que l’extrême droite flamande ne l’a pas oublié…
Nous avons retrouvé un entretien de Thierry Bodson (2012) où il rappelle ses nombreux contacts avec Henri Mordant, président du Rassemblement wallon de 1979 à 1983. En 1995, Henri Mordant lancera la première liste électorale réunioniste sous le nom de F.R.A.N.C.E.
En résumé, Bodson est un régionaliste wallon convaincu.
Extrait de l’entretien :
Des personnages comme Fidel Castro, Salvador Allende ou Lénine n’ont-ils pas influencé ton parcours syndical ?
Non, il n’y a pas une figure qui m’a marqué. Par contre, lorsque je remonte le plus loin possible dans ma mémoire, au niveau de mes premiers contacts politiques, c’est sans conteste le courant régionaliste qui, très jeune, vers 14 – 15 ans, m’a tout de suite intéressé. Ainsi, je suis entré en contact, prolongé d’ailleurs, avec Henri Mordant, le président du Rassemblement Wallon à cette époque.
Pourquoi si tôt cette fibre pour le régionalisme ?
Je pense que c’est déjà d’abord un étonnement, une attirance pour un raisonnement économique car je ne suis pas un régionaliste romantique, mais un régionaliste pragmatique. À l’époque, c’était déjà cette attirance pour une autre façon d’envisager les transferts financiers et l’organisation de l’économie dans ce pays qui me séduisait. Et de nouveau pour l’anecdote, quelque chose qui m’avait fortement frappé, et qui explique en partie ma fibre régionaliste, c’était de connaître le pourquoi qui faisait que les arbres se trouvaient en Wallonie et les meubles étaient fabriqués en Flandre. C’était une des raisons pour lesquelles j’ai été voir Henri Mordant. Ce fut pour moi une approche originale, différente du reste du monde politique de l’époque.