Georges-Louis Bouchez: « Si je pouvais faire de Ben Weyts le ministre de l’Enseignement chez nous ? Directement ! »
C’est ce qu’a déclaré le président du MR, unilingue indécrottable, ce samedi au Laatste Nieuws et au Tijd.
Le vice-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Frédéric Daerden n’a pas tardé à réaglir :
« Ces propos du président du MR sont vexatoires vis-à-vis des enseignants francophones et de la ministre de l’Enseignement » Caroline Désir. »
Dans cet entretien, Georges-Louis Bouchez est pourtant considéré par les Flamands comme la « pierre d’achoppement » à la formation d’un gouvernement. Toujours sur le même ton, ils assurent qu’il ne bénéficie plus d’une grande crédibilité au nord du pays. Après un plaidoyer pro domo laborieux, M. Bouchez défend sa prise de distance d’avec la N-VA, une volte-face qui lui est reprochée par ses « beste vrienden ». « Tant que je disais N-VA, N-VA, N-VA [ndr : c’est visiblement toujours le cas dans cet article], ils me trouvaient formidables en Flandre. Mais quand ils ont vu que je n’étais pas prêt à me détruire pour la N-VA, ils ont dit que je n’étais pas fiable. Oui, je préfère la N-VA (sic), et honnêtement, ce parti est celui qui se montre le plus constructif et correct avec les pouvoirs spéciaux. Mais je ne vais pas me tuer pour elle. »
En fin d’interview, M. Bouchez affirme que son « idéologie de centre-droit » fait qu’il est souvent d’accord avec la Flandre. « Si je pouvais faire de Ben Weyts le ministre de l’Enseignement chez nous ? Directement ! Je n’ai rien contre Caroline Désir, mais dans un monde idéal… Quand je vois vos infrastructures, vos rues plus propres et le discours politique dominant [ndr : celui du Belang arrive bientôt], je m’y sens bien. (…) J’avoue : j’aimerais être aimé en Flandre » (resic). On le comprend aisément, c’est le laquais qui admire son maître ! A-t-il oublié que Ben Weyts est l’un des nationalistes flamands les plus rabiques ?
Et Daerden de continuer : « Il y a une semaine, la N-VA traitait les enseignants francophones de fainéants. Aujourd’hui, M. Bouchez déclare qu’il leur confierait volontiers notre enseignement. Ces propos sont vexatoires vis-à-vis des enseignants francophones et de la ministre de l’Enseignement. »
Georges-Louis Bouchez n’est pas un « collabo » mais un « salaud », un terme fondé sur la mauvaise foi. Cette version du terme « salaud » apparaît dans le roman La nausée de Sartre et est commentée ci-dessous par André Comte-Sponville :
« Qu’est-ce qu’un salaud ? C’est un égoïste qui a bonne conscience, qui est persuadé d’être un type bien, et que le salaud, en conséquence, c’est l’autre. C’est pourquoi il s’autorise le pire, au non du meilleur ou du soi – d’autant plus salaud qu’il se croit justifié à l’être, et pense donc ne l’être pas.
Les hommes ne sont pas méchants ; ils sont mauvais et se croient bons. Saloperie : égoïsme de bonne conscience et de mauvaise foi. Les salauds sont innombrables, et convaincus de leur innocence.
Mieux vaudrait un égoïste lucide et se sachant responsable de ce qu’il est ou fait, qu’un égoïste satisfait de soi et convaincu de son bon droit. En langage sartrien : mieux vaut un égoïste authentique qu’un vrai salaud. »
Note : on remarquera la promptitude de Bouchez à changer d’opinion d’un jour à l’autre… Quel crédit accorder à ce Rastignac de seconde zone ?
Source : site du Vif