Le carnaval d’Alost remet ça. Il revient avec ses caricatures de juifs qui rappellent la période nazie.
Entendons-nous bien, de tous temps, les fêtes carnavalesques ont été un espace de liberté qui permettait de défier le pouvoir en place. Ici, nous avons l’impression que cette fête populaire sert à masquer, si l’on peut dire, un antisémitisme qui agite une certaine Flandre depuis un siècle. Pourquoi donc Bart De Wever ne sanctionne-t-il pas le bourgmestre N-VA d’Alost alors qu’il se dit si proche de la communauté juive d’Anvers (surtout en période électorale). Peur de perdre des électeurs ?
Pendant ce temps un Alostois membre du Vlaams Belang a distribué 2.000 épinglettes frappées de l’étoile de David et les masques caricaturaux de juifs sont partis comme des petits pains.
Le ministre flamand des Affaires intérieures et de l’Egalité des chances, Bart Somers, s’est refusé jeudi à interdire les caricatures visant la communauté juive durant le carnaval d’Alost.
M. Somers a toutefois appelé le bourgmestre d’Alost, Christoph D’Haese (N-VA), à convaincre les participants au carnaval « qu’il existe des choses avec lesquelles on ne rit pas. »
On attend toujours la réaction du gouvernement belge… Une absence de réaction qui s’apparente à une forme de lâcheté coupable.
Cet aspect odieux du carnaval d’Alost constitue une tache pour la Flandre et l’État belge.
Dimanche, 17h40 : le courage tardif de Sophie Wilmès (lire les réactions)
« On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. »
Pierre Desproges