Léopold Ier écrivait en 1859 à son chef de cabinet Jules Van Praet : « La Belgique n’a pas de nationalité et, vu le caractère de ses habitants, ne pourra non plus jamais en avoir. En fait, la Belgique n’a aucune raison politique d’exister. » Ce qu’on ne peut pas lui reprocher…
À son plus jeune fils, Philippe, comte de Flandre, il disait que rien ne soudait le pays et que cela ne pouvait pas durer. La seule chose qui intéressait Léopold Ier était de tirer le plus grand profit possible de la Belgique, « cette affreuse boutique » : « Ma première priorité, à laquelle je consacre beaucoup d’énergie, est de constituer une fortune pour mes enfants, afin de les protéger autant que possible des revers dont tant de familles (ndr : royales ?) sont devenues les victimes. »
Rappelons pour les plus jeunes que Léopold, premier roi des Belges, a dit à la fin de sa vie qu’il aurait préféré choisir le trône de Grèce qu’on lui proposait que celui d’une Belgique incertaine. Il n’avait pas tort : depuis 1830, ce pays n’a été qu’une source de conflits communautaires. Les francophones, dont plus particulièrement les élites flamandes, ont soumis le nord jusqu’à la seconde guerre mondiale et les Flamands écrasent la Wallonie depuis 1950 avec l’espoir un peu fou de reconquérir Bruxelles.
Jan 19 2020