« Tout va plus mal en france » : les médias belges ont beau se gausser de la situation en France avec ses grèves interminables, mais ils oublient trop facilement que le même sort nous attendait sans la chute de gouvernement. Le ministre libéral des Pensions Daniel Bacquelaine n’estimait-il pas à l’automne dernier qu’imposer la pension à points constituerait « le point d’orgue de toute réforme des pensions du gouvernement ». En effet, la retraite à points est une « demande » venant de l’Union européenne et il n’y a aucune raison, hormis une mobilisation sociale massive comme en France, que la population belge y échappe. L’Allemagne a déjà montré la voie avec comme résultat la baisse de 10 % des retraites par rapport aux salaires.
Comme le dit le PTB (indépendamment de leur idéologie, leur Bureau d’études est très fiable), « ce système à points favorise l’assurance privée : vu que les retraites sont plus basses et que les travailleurs ne savent que très peu de temps avant leur retraite le montant de celle-ci, ils sont plus enclins à prendre une assurance individuelle afin de pallier aux mauvaises surprises. »
Le PTB feint de croire que la grève du 16 mai 2018 a enlisé le projet de la pension à points, alors que les grèves précédentes de la même ampleur n’ont strictement rien rapporté aux travailleurs depuis des années.
En réalité, c’est la chute précoce du gouvernement Michel Zéro qui a laissé en rade le projet de pensions à points.
D’autre part, l’économiste Pierre Devolder, dans un récent article publié dans Le Soir, affirme que le nouveau système de retraite à points en France, s’il est adopté, sera globalement toujours plus favorable que le système belge actuel : la France distribue en effet 15% de son budget pour les pensions contre 13% du côté belge.
Rappelons ici que les pensions légales belges sont les plus basses d’Europe après la Grèce…
Les pensions belges sont dérisoires (entre autres, par rapport à la France)