Le 27 novembre 1999, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, le Rassemblement Wallonie-France (R.W.F.) était fondé devant 300 militants de plusieurs associations politiques issues du Mouvement wallon. Paul-Henry Gendebien en était le président fondateur.
Georges Sarre, bras droit à l’époque de Jean-Pierre Chevènement, prit la parole au nom de celui-ci. De nombreux médias belges et européens étaient présents (français et suisse).
Par après, ce fut l’ironie lourde des médias belges qui prédomina au sujet du R.W.F. Elle ne devait cesser qu’avec la coupable indifférence qui règne aujourd’hui autour de nos idées. Pour preuve, le fameux Congrès de Namur en 2010 qui avait rassemblé plus de 500 personnes. Un Congrès qui ne trouva aucun écho dans la presse belge, malgré la présence médiatique de plusieurs représentants de la République.
Pas grave comme on dit chez nous : le R.W.F. a eu l’immense mérite de porter son message au sein de la population wallonne, de proposer la seule alternative à l’impasse de l’État belge qui finira par imploser sous la poussée du nationalisme flamand, c’est-à-dire la mise en œuvre du Plan F qui permettrait à la Wallonie de s’extirper du cul-de-sac belgo-flamand.
Sur le plan strictement politique, le R.W.F. a toujours affirmé qu’un jour viendrait où il ne serait plus possible de négocier un gouvernement ralliant deux sociétés totalement différentes comme le sont devenues la Wallonie et la Flandre.
Même si M. Magnette parvient à soudoyer le CD&V et le VLD dans les semaines ou les mois qui viennent pour participer à un gouvernement arc-en-ciel, le nationalisme flamand (N-VA et Belang) reviendra plus puissant après une cure d’opposition (N-VA) et le bilan d’un gouvernement flamand plus anti-belge que jamais. Lors des prochaines élections (2020, 2022 ou 2024, qu’importe !), la messe sera dite.
Notre option réunioniste, sous l’une ou l’autre forme à négocier, a été partagée par de nombreux politiques wallons (liste non exhaustive) :
Guy Spitaels, Jean Gol, Robert Collignon, Jean Defraigne, Ernest Glinne, Valmy Féaux, Pierre Hazette, Claude Eerdekens, Jean-Claude Vancauwenberghe, Daniel Ducarme, etc.
Beaucoup d’autres aujourd’hui sont des réunionistes honteux qui ont préféré la carrière à leurs idéaux.
Laissons le dernier mot à Louis Michel qui n’avait pas encore fait « carrière » au moment de cette réplique :
« Si à un moment donné, j’ai le choix entre un État wallon replié sur lui-même et la France, je choisirai la France. (…) À choisir entre le cul-de-sac wallon et la France, je choisis la France. »
(Le Soir, 26 août 1996)