Le Centre belge de la Bande dessinée, situé rue des Sables à Bruxelles, ressemble à un paquebot à la dérive. Voici un extrait d’un article du journal Le Soir de ce lundi sur son site. D’après cet article, Paris aurait même supplanté Bruxelles (cf. les expositions prestigieuses consacrées à Franquin en 2012 et à Tintin en 2015) :
Aucun historien ne le conteste, la Belgique a joué un rôle précurseur dans le développement et la reconnaissance du neuvième Art, longtemps réduit aux « petits Mickeys » pour les enfants. Ce n’est pas un hasard si Bruxelles a inauguré le premier Centre de Bande dessinée d’Europe, avant celui d’Angoulême. Mais cet outil formidable dessiné, implanté au coeur même de la capitale européenne, semble condamné à n’être plus que le reflet d’un espoir daté et aujourd’hui dépassé. Trente ans après son ouverture, force est de constater que le contexte a changé. « Fortissimi ne sunt plus Belgae » : la BD franco-belge n’est plus en vogue, Bruxelles a perdu sa place de capitale au profit de Paris, et le CBBD ne répond plus à sa vocation première. Pire, il semble même l’oublier.
Alors que le fatalisme et le découragement semblent gagner tous les acteurs belges du métier, à tort ou à raison, les auteurs se sentent exclus du Centre belge, abandonnant peu à peu tout espoir d’une reconnaissance de leur apport culturel sur le sol national.