C’est Philippe Henry, Ministre Ecolo wallon des travaux publics, qui le confirme : il n’y aura plus de construction de routes en Wallonie sous la prochaine législature (2019-2024). On peut soupçonner ici un manque d’argent public plutôt que des soucis écologiques.
A cause de cet ukase, de nombreuses communes wallonnes se trouvent dans l’embarras.
La commune d’Erquelinnes est particulièrement touchées par cette mesure du gouvernement wallon. En effet, la décision de ne pas construire la N54 entre Erquelinnes (blason en ill.) et Lobbes freinera la fluidité de l’agglo de Maubeuge et continuera à encombrer le centre de plusieurs villages wallons.
Les mandataires du Val de Sambre et de l’Avesnois la trouvent plutôt mauvaise : « nous avons besoin de ces quelques kilomètres pour nous raccorder au réseau routier européen. »
Les Belges sont également mécontents. Il faut dire que cela fait 40 ans qu’on en parle ! Ce tronçon d’autoroute permettrait de désenclaver Thuin, Merbes-le-Chateau et Beaumont et surtout de raccorder intelligemment les deux versants de la frontière.
Cette attitude du gouvernement wallon n’empêchera pas les Français de continuer leur projet de contournement de Maubeuge vers la Wallonie. Un responsable du département aux infrastructures ajoute même : « C’est un des axes forts du Pacte pour la Réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache conclu entre notre territoire et l’État français sous le patronage d’Emmanuel Macron. » La N2 à quatre bandes vers Paris verra elle aussi le jour dans ce cadre.
Le Soir, toujours aussi belgicain, craint une attractivité supplémentaire de cette partie du Hainaut vis-à-vis du trafic autoroutier français et international. C’est oublier un peu vite que le bourgmestre d’Erquelinnes, invité aujourd’hui à l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL) était sur la même longueur d’onde que ses voisins français.
Aujourd’hui, la ligne directe Erquelinnes-Lobbes est mise dans les cartons de Thierry Henry. Jusqu’en 2024 ?