Georges Lucas, créateur de la Star Wars aurait jadis déclaré, quand le support numérique a menacé la pellicule : « C’est triste mais si c’est inéluctable, alors allons-y tout de suite ! »
C’est ce qu’on aurait dû faire concernant la Belgique.
Puisque la séparation du nord et du sud était inéluctable, il aurait fallu « splitter » de suite. Il y a 20 ans, 30 ans. Avant que les choses s’enveniment tant qu’on était encore entre gentlemen et que la « peste brune » restait confinée. Au lieu de cela, les politiciens francophones se sont arc-boutés en perpétuels « demandeurs de rien », freinant chaque étape de la fédéralisation. On nous a bercés avec le mythe d’une Belgique de papa, un royaume d’opérette avec son roi « au-dessus de la mêlée », sa belgitude, ses pralines et ses Diables rouges, ultime « ciment du pays ». Et les frustrations flamingantes n’ont cessé d‘enfler, générant des créatures politiques de plus en plus arrogantes et impatientes. Nous voilà comme un conjoint coincé avec un pervers narcissique, mais qui s’obstine à sauver le ménage. Dimanche, c’était le scrutin « Belgique, phase terminale. » 47% d’indépendantistes enragés et un cordon sanitaire virtuellement rompu (ndr : via les médias flamands) ! Que va-t-il se passer ? Des colloques singuliers en coliques collectives, des négociations impossibles.
Alors courage, divorçons ! Tant pis pour le royaume d’opérette. Les meilleurs Diables étant quasi tous francophones, qu’est-ce qui nous retient vraiment ?
Xavier Diskeuve (l’auteur n’a aucun lien avec le R.W.F.)
Source : L’Avenir du 29 mai 2019