Article publié le 17 juin 2009
Le Standaard et le Nieuwsblad ont publié aujourd’hui une étude qui démontre par les chiffres que le viol est quasi impuni dans nos contrées.
Sur 100 dossiers ouverts, 51 sont classés sans suite.
Des 49 restants, 45 sont clôturés par manque de preuves suffisantes.
Les 4 derniers ont fait l’objet d’un renvoi en correctionnelle.
Seulement deux inculpés ont reconnu les faits.
Les quatre tribunaux ont prononcé 3 peines avec sursis, variant de 18 mois à trois ans.
UN SEUL a fait l’objet d’une peine effective.
Danièle Zucker, l’auteure de cette enquête plus qu’inquiétante, demande un examen médical plus approfondi de la victime. Il faudrait également soumettre le suspect à un interrogatoire plus serré, enregistré sur vidéo.
Enfin, la psychologue plaide pour la création d’une banque de données de profils ADN, non seulement pour les auteurs condamnés (ndr : apparemment cette banque de données n’a pas été créée ou n’a pas été utilisée dans le cas du meurtrier de Julie à Anvers), mais aussi pour les suspects dans les dossiers classés sans suite.
Cet incroyable laxisme de la Justice belge, dans un domaine aussi sensible que la protection de l’intégrité physique et morale de la femme, est à mettre en parallèle avec la situation française où les peines sont, au contraire, de plus en plus lourdes.
En France : sévérité accrue
Les viols constatés (enregistrés par les services de police) n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières années : 10 277 ont été recensés en 2008, contre 7 828 dix ans plus tôt. (cf. l’Observatoire national de la délinquance). Le pourcentage de condamnés incarcérés pour viol était de 21,2 % en 2006, contre 14 % dix ans plus tôt. Entre 2002 et 2006, le nombre de condamnations pour viol est passé de 1 582 à 1 710 (cf. Annuaire statistique de la justice).
Évolution des peines prononcées
Entre 1984 et 2004, le nombre de condamnations pour crimes et délits sexuels a doublé (de 5 077 à 10 713). La durée totale des peines prononcées a été multipliée par 3,4 (cf. Le Système pénal, de Jean-Paul Jean).
Entre 2003 et 2007, le nombre de personnes condamnées à une peine de réclusion criminelle de moins de vingt ans a légèrement baissé, passant de 6 229 à 6 171. À l’inverse, le nombre de détenus condamnés à plus de vingt ans est passé de 1 796 à 2 102 en 2007.
Source : Annuaire statistique de la justice française