Le Ministre président de la Wallonie, Rudy Demotte, a toujours éludé la question du Centre sportif de Haut niveau que le Ministre Antoine, après Daerden, nous lanterne depuis des années pour les raisons les plus diverses : localistes, budgétaires, techniques, administratives, etc (en résumé, la quintessence du mal wallon).
Cela nous rappelle un Question à la Une de grande cuvée qui évoquait l’évolution (?) du sport amateur et de haut niveau en Communauté française, pardon, au sein de la désormais respectable Fédération Wallonie-Bruxelles, une appellation non contrôlée par la Constitution.
Jean-Claude Defossé, Christophe Deborsu, et leurs invités Alain Courtois et Jean-Michel Dewaele, professeur en Sciences politiques à l’ULB, n’avaient pas manqué de fustiger l’incroyable amateurisme des clubs et des autorités politiques belges en matière de formation des jeunes.
« Gouverner, c’est prévoir. On aurait peut-être dû prévoir… » confie Alain Courtois un rien désabusé, ex-secrétaire général de l’Union belge de footbal.
Depuis plusieurs années, nos jeunes talents s’empressent le plus souvent de rejoindre les centres de formation de Lille ou de Lens qui sont d’un très haut niveau et qui bénéficient d’une politique nationale volontariste et d’une aide obligatoire des collectivités locales.
Ces jeunes Belges sont scolarisés, logés et formés à leur discipline sportive tout en percevant une indemnité non négligeable.
Pour ces éléments doués, rester en Belgique signifierait « régresser ». Le cas du Diable rouge Eden Hazard (photo), qui adolescent a quitté la Belgique pour Lille, le prouve de façon lumineuse. Ou encore celui de Vincent Debaty incorporé dans le noyau du XV de France.
Quant au football belge, qui n’a d’unitaire que le nom tant les frictions communautaires sont nombreuses au sein du comité de l’Union belge, l’amateurisme est également de mise dans la formation des entraîneurs, dans la politique de marketing, dans les infrastructures sportives, dans la définition de stratégies à long terme, etc.
L’on se doit d’ajouter, pour compléter le tableau, que la Belgique compte 5 Ministres des sports et que cette situation explique bien des manquements, voire des dérives sous-localistes ou électoralistes. Le sport amateur en Belgique francophone ne survit que grâce au bénévolat admirable des membres du club et aux repas spaghettis que ceux-ci organisent pour renflouer les caisses !
Enfin, il convient de constater que le Standard de Liège, qui fut naguère proche de l’Olympique de Marseille, possède aujourd’hui la meilleure école de formation du pays.
Les Ecoles sportives de Haut niveau en France
Le champion du monde du triple saut remercie la France pour sa politique sportive (à partir de 1’40)