Vous ne l’aurez peut-être pas remarqué, mais les Français sont quasi absents des commémorations belges du centenaire de la fin de Grande Guerre en 1918. Ce sont les Britanniques qui sont mis à l’honneur…
Malgré des erreurs stratégiques évidentes de l’État-major français, aucun historien ne pourra nier que nos alliés français sont largement intervenus en Belgique dans la seconde moitié du mois d’août pour soutenir l’armée belge qui avait opposé une défense héroïque à l’envahisseur allemand (Liège et Anvers entre autres).
Pour faire bref, les Français intervinrent du côté de Neufchâteau (Tintigny-Rossignol), Arlon et Virton. La bataille des frontières ou des Ardennes, c’est ainsi qu’elle est surnommée, coûta la vie à 27.000 Français. C’est le combat le plus sanglant de toute l’Histoire de France même s’il faut attribuer cette défaite à une certaine incompétence de l’État-major français qui se croyait toujours au temps de la chevalerie, du combat au corps-à-corps, de l’offensive à outrance.
Toujours à la même période, autour du 20 août, les Français attaquèrent avec la plus grande ardeur les Allemands du côté de la Sambre (Bataille de Charleroi, Auvelais et Tamines) et de la Meuse (Dinant et Namur) en essuyant des pertes effroyables. Ces faits d’armes sont entrés dans l’Histoire sous le nom de la bataille de Charleroi
Du côté de l’Yser, les 16.000 soldats du général Grossetti exigèrent des troupes belges, qu’ils étaient venus soutenir, une résistance extrême, malgré des velléités de retraite de certains chefs d’Etat-major belges.
Article : le général Grossetti, l’un des sauveurs du Front de l’Yser (illustration de l’article)
Pour mémoire, 78.000 soldats français (l’équivalent de deux fois Braine-l’Alleud, la commune la plus peuplée du Brabant wallon) sont morts sur le sol belge pour défendre la neutralité de la Belgique, une neutralité peu défendable dans le cas du roi Léopold III puisque les appétits du voisin nazi avaient déjà fait de nombreux ravages : les Français essuyèrent un refus quand, pour prévenir une invasion allemande de nos contrées, ils demandèrent en janvier 1940 de prendre position en Belgique quelques mois après l’invasion de la Pologne.
Enfin, du côté civil, il serait injuste d’oublier les 325.000 Belges qui ont été accueillis en France en 1914 et… les 2 millions d’autres en 1940 lors de l’exode du mois de mai.
Notre président fondateur Paul-Henry Gendebien, quant à lui, poursuit son travail de mémoire en publiant dans les prochains jours un récit de vie de l’un de ses parents intitulé : 1914-1918 : deux villages wallons dans l’enfer de la Grande Guerre : témoignages inédits sur les événements de Maissin et Marbaix-la-Tour.
(Les éditions Weyrich)