Une vingtaine d’artistes, galeristes et directeurs de musées, tant francophones que flamands (sic), ont dénoncé dans une carte blanche publiée dans La Libre et De Morgen le choix des artistes qui représenteront la Belgique à la prochaine Biennale des arts visuels de Venise, en 2019.
Alors que la pavillon belge est traditionnellement occupé en alternance par la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B), la ministre francophone de la Culture, Alda Greoli (CDH), a confirmé récemment la sélection d’un duo de plasticiens flamands établis à Bruxelles, Jos De Gruyter et Harald Thys, et leur projet « Modo Cane ».
La carte blanche dénonce le fait que des artistes de la Communauté flamande bénéficieront d’un montant de 450.000 euros de subventions de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B). Une décision qui aura en outre pour effet de voir les artistes de la FW-B absents de la Biennale pendant… huit ans. Le contribuable francophone paiera donc de ses deniers la promotion de la « culture flamande » à l’étranger :
« Le choix de la ministre pourrait même être entendu comme un aveu, celui qu’il n’y aurait pas en FW-B d’artistes capables de soutenir l’enjeu de la Biennale de Venise », écrivent les auteurs de la carte blanche..
Et de continuer : « La plupart des pays confient la production des expositions vénitiennes à une de leurs institutions, la Flandre aussi. Seule la FW-B s’obstine à faire le contraire… Venise devrait être l’occasion de fédérer tous les acteurs de la FW-B, pas de les exclure comme le choix de la ministre le laisse croire ! » Ceux-ci dénoncent également la soviétisation (bureaucratisation extrême, sous forme de décrets rigides et d’un appel d’offres contraignant) du choix final.
Le R.W.F. s’étonne de l’absence totale de réaction de Rudy Demotte, Ministre président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il lui apparaît évident que si ce « machin institutionnel » nommé Fédération Wallonie-Bruxelles – rappelons que « Communauté française de Belgique » demeure son appellation officielle – continue sur cette voie bruxello-flamande, il est amené à disparaître.
En conclusion, la Région wallonne serait certainement mieux à même de défendre sa culture de façon autonome afin de contrecarrer une « bruxello-flamandisation » rampante de la FW-B, comme le démontre le dossier Greoli/Venise.